La recherche d'une solution définitive pour épargner les aviculteurs des impondérables réactions du marché de la viande de poulet est toujours de mise. Et pour preuve, après sa réunion de février 2013, le Comité interprofessionnel de la filière avicole (Cifa) s'est, une nouvelle fois, donné rendez-vous, jeudi dernier, au siège du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Une rencontre provoquée à la suite d'une baisse sans précédent ces derniers jours du prix du poulet de chair et qui suscite beaucoup d'inquiétude chez les aviculteurs. Un désarroi qu'ont tenté de transmettre des membres du Cifa au premier responsable du secteur, Rachid Benaïssa, qui présidait la dite réunion. Une situation qui aurait pu être évitée, selon plusieurs intervenants au cours des débats après l'exposé du président du Cifa, Mohamed Laidouni, sur la situation de la filière et l'allocution du ministre. Des éleveurs ont en effet insisté sur le fait que «si l'appel lancé en février 2013 aux abattoirs pour qu'ils absorbent les surplus de production des viandes blanches, s'ils avaient été pris au sérieux, les pertes auraient pu être évitées», a regretté un aviculteur de la wilaya de Bouira. Un autre intervenant apparemment plus inquiet a lancé : «Je crois que notre appel de février est vraisemblablement tombé dans les oreilles d'un sourd.» Par ailleurs, et à l'écoute des différentes interventions des éleveurs, on peut croire que le désarroi a fini par s'imposer chez les plus optimistes producteurs de viandes blanches. En réaction aux craintes exprimées par l'interprofession, le ministre a tenu à rassurer l'assistance en les informant : «La demande va continuer sa croissance c'est pourquoi il n'y pas lieu de s'alarmer», et de souligner dans la foulée que «son secteur tablait sur une production de 1,1 million de tonnes à court terme, soit un niveau de consommation annuelle par habitant de 30 à 40 kg, contre 20 kg actuellement». Et de par ces projections, Benaïssa a de plus indiqué que «pour produire ces quantités, les reproducteurs de poussins chair doivent mettre sur le marché quelque 20 millions de poussins par semaine au lieu de 14 millions actuellement». C'est pourquoi, «la filière doit tirer profit de ces indices pour augmenter encore plus la production et se structurer davantage en vue de résister à n'importe quel dysfonctionnement et concurrence», a estimé le ministre, faisant référence à l'ouverture du marché aux autres pays dans le cadre des zones de libre échange et de l'OMC. Suite à la demande de l'interprofession de reconduire l'exonération des matières premières des droits de douane et de TVA pour une année supplémentaire, M. Benaïssa a posé aux professionnels la condition de s'engager à structurer la filière pour garantir sa durabilité. Et d'expliquer, «la reconduction de l'exonération suppose l'engagement des professionnels à pérenniser la filière». Toujours à propos de l'exonération des droits de douane et de la suppression de la TVA, décision prise en octobre 2012 pour sauver la filière avicole d'une crise redoutée, le ministre a signifié que «si les conditions sont réunies pour structurer l'activité, le ministère défendra cette mesure». Rappelons enfin, et selon les chiffres, que la production des viandes blanches a augmenté de plus de 33% cette année par rapport à 2012, passant de 600 000 à 800 000 tonnes, prévus pour 2013.