Le syndicat d'entreprise des travailleurs de Saipem-Forage vient de saisir le tribunal administratif de Hassi Messaoud en opposition au transfert des moyens de production de l'entreprise vers des pays étrangers. Dans leur requête, les représentants des salariés motivent leur action par la loi 90/11 relative aux relations de travail, notamment les articles 88, 89 et 90, qui portent sur la sécurité sociale. Ils invoquent également l'article 993 du Code civil soulignant les droits des employés dans ce type de conflit. Rappelant que cette compagnie de travaux pétroliers est présente en Algérie depuis 1977, les rédacteurs du document insistent sur la précarité de la situation des 700 salariés de l'entreprise et les risques auxquels ils se trouvent subitement exposés. En plus des arriérés de salaires et autres indemnités impayées, les cotisations à la Cnas et autres prestations sociales à la charge de l'employeur, les travailleurs attirent aussi l'attention sur les droits des milliers de retraités de l'entreprise. Pour toutes ces considérations, les travailleurs de Saipem-Forage requièrent le blocage de toute opération de transfert des moyens de production de leur entreprise vers l'étranger. De son côté, le patron de Saipem-Forage, Gallegioni Alberto, dans une lettre datant de mercredi dernier, a tenu à rassurer les salariés et leurs représentants en indiquant que la firme a des contrats de travail qui assurent le plein emploi au moins jusqu'à janvier 2014. Mais cette promesse reste manifestement loin d'apaiser les craintes du syndicat devant l'effondrement dramatique des parts de marché de leur unité, suite à une enquête anti-corruption mettant en cause l'autre filiale du groupe, Saipem-Logistique en l'occurrence. K. A.