Les travailleurs de Saipem-Forage, une filiale de l'énergéticien italien ENI domiciliée à Hassi Messaoud, s'apprêtent à entrer en grève illimitée à compter du 1er mai prochain à l'initiative du syndicat d'entreprise. Les salariés brandissent quatre revendications principales : le passage du contrat à durée déterminée (CDD) au contrat à durée indéterminée (CDI) pour les employés cumulant plus de 5 ans d'exercice, une indemnité de deux mois de travail pour chaque année exercée en cas de fin de contrat ou de départ en retraite, le changement du système de rotation de la base HMD de 4X2 à 4X3, et le versement du salaire de base durant le stand-by. La direction de l'entreprise, à l'issue d'une réunion avec le partenaire social, s'est dite dans l'impossibilité de satisfaire cette plate-forme en invoquant une série de contraintes et de textes réglementaires. La rencontre de conciliation, initiée par l'inspection du travail de Hassi Messaoud, n'a pas réussi à désamorcer le conflit. Pour rappel, la compagnie de travaux pétroliers a été sérieusement affectée par les soupçons de corruption impliquant l'autre filiale du Groupe, Saipem-Logistique, en l'occurrence. Ses parts de marché se sont conséquemment effondrées ces derniers mois. Dans une lettre aux plus hautes autorités du pays, les travailleurs avaient déjà exprimé leurs craintes de se voir mis à la porte faute de commandes. Pour se tirer d'affaire, l'entreprise s'est tournée vers d'autres chantiers dans les pays voisins (Tunisie et Mauritanie) en y transférant plusieurs appareils et équipements de forage. Les 700 travailleurs algériens s'estiment, et à justes raison, les seules victimes de cette histoire qui ne les concernent en rien. K. A.