Le président Bouteflika rassure les Algériens sur sa santé, dans un message adressé aux travailleurs à l'occasion du 1er Mai, où il a exprimé ses vœux «sincères et fraternels» à tous les travailleurs algériens, leur souhaitant de réaliser toutes leurs aspirations au développement et à la prospérité. «Il m'est très difficile, alors que je me trouve dans un hôpital à l'étranger, pour des raisons de santé, de ne pas être, pour la première fois, aux côtés du peuple algérien pour célébrer la Fête des travailleurs et assister à la finale de la Coupe d'Algérie et de la Coupe militaire de football», écrit le Président dans le message. «Quelles que soient les circonstances, je partagerai avec les filles et les fils de ma patrie leur joie en cette journée», souligne encore le chef de l'Etat. «Je saisis cette occasion pour exprimer à toutes les travailleuses algériennes et à tous les travailleurs algériens mes vœux sincères et fraternels à l'occasion de la Fête des travailleurs, leur souhaitant de réaliser leurs aspirations au développement, à la prospérité et au bien-être», a conclu le président Bouteflika. Ce message du président Bouteflika, hospitalisé depuis samedi dernier au Val-de-Grâce à Paris, après un mini-accident vasculaire cérébral, intervient après les informations rassurantes du Pr Rachid Bougherbal, dont s'est fait écho la presse. «Tout va très bien pour le Président. Je ne lui ai pas parlé directement mais j'ai parlé à son entourage aujourd'hui», a affirmé le Pr Bougherbal, qui a soigné le chef de l'Etat avant son transfert à Paris, joint par téléphone. Auparavant, le cabinet du Premier ministre a indiqué dans un communiqué, cité par l'agence de presse APS dimanche, que «suite à l'accident ischémique transitoire sans séquelles que le président de la République Abdelaziz Bouteflika a subi hier (samedi), les explorations médicales complémentaires, effectuées à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris, ont confirmé que son état de santé ne suscite aucune inquiétude». «Cela étant, les activités officielles continueront à se dérouler normalement», a ajouté la même source. Cette série d'annonces vient inaugurer une nouvelle façon de communiquer sur l'état de santé du président de la République, en confiant la mission d'informer l'opinion publique, plutôt qu'à une personnalité politique ou artistique, à une source sûre et en parfaite connaissance des données médicales. Ce qui n'est pas négligeable, en soi, même si une communication plus intelligente à travers la désignation d'un porte-parole de l'équipe médicale auquel échoit la mission de publication d'un bulletin de santé quotidien, aurait été plus efficiente pour couper court à toutes les interprétations insidieuses sur la gravité de l'accident, comme cela avait été le cas à travers des déclarations politiques intéressées de certains partis et personnalités de l'opposition, appelant à faire valoir les dispositions légales sur l'état d'empêchement, notamment l'article 88 de la Constitution. Mais dans ce débat, il y a bien eu lieu de retenir la position réfractaire d'autres partis, à l'instar du MSP, pour lesquels ça serait faire preuve d'«indécence et de précipitation que d'évoquer l'article 88 de la Constitution (relatif au cas de vacance du poste de président de la République)». Toutefois, le groupe des 12 partis pour la sauvegarde de la mémoire et de la souveraineté dont il fait partie a, dans une déclaration à l'issue d'une réunion d'urgence tenue le 29 avril, demandé aux autorités officielles «plus de transparence dans le traitement de cette situation pour éclairer l'opinion publique, parce que la santé du chef de l'Etat intéresse tous les citoyens et n'est pas une affaire à aborder dans les coulisses». Ces partis et organisations ont appelé en outre à «réfléchir sérieusement à fortifier l'Etat et les institutions et à impliquer toutes les composantes de la communauté nationale à la protection de leur pays». Enfin, le groupe souhaite au président de la République, M. Bouteflika, un prompt rétablissement et un retour rapide à la patrie. A. R.