Le code des marchés publics, dans son volet relatif au secteur de l'habitat, fait vraisemblablement des mécontents. En effet, les mécanismes d'octroi des marchés publics dans le domaine du bâtiment font l'objet de critiques de la part des professionnels activant dans ledit secteur. C'est le cas de l'Union nationale des entrepreneurs du bâtiment et de l'urbanisme (Uneb). Cette organisation patronale a même appelé à la révision pure et simple de ces mécanismes. D'ailleurs, une série de propositions sera soumise par l'Uneb au ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, lors de la prochaine réunion d'évaluation qui se déroulera durant le mois en cours. Selon le président de l'Uneb, Gasmi Salim, qui s'est exprimé, mercredi dernier, lors de la réunion du conseil de cette union, «ces propositions soulignent la nécessité de réviser les mécanismes relatifs à l'octroi de projets aux entrepreneurs». «La formule de l'offre la moins disante mène inévitablement à un retard dans la réalisation et à un produit de mauvaise qualité, ce qui implique la nécessité de réfléchir à une loi qui régit et organise cette activité et qui fixe la marge bénéficiaire de l'entrepreneur», ajoutera le responsable. Le président de l'Uneb a même critiqué le travail mené par l'administration pour l'élaboration d'un cahier des charges qui ne fixe pas la valeur de l'installation d'un chantier, tandis que son coût pourrait atteindre 5% du coût global du projet, outre la mise en place de marchés ne pouvant être révisés ou actualisés. Par ailleurs, M. Gasmi, a appelé à l'amélioration du climat des entreprises, à leur modernisation, à la facilitation de l'octroi de crédits bancaires, à la simplification des procédures administratives et à leur adaptation aux nouvelles mutations en vue de garantir une meilleure participation dans la réalisation des programmes de logement. Et d'indiquer plus loin que la capacité de réalisation des entrepreneurs membres de l'Uneb avoisine les 52 000 unités/an, selon les données de l'Union. Sur un autre registre, l'Uneb, suggère d'accompagner les entreprises nationales et de les mettre à niveau, tout en mettant en place un cadre légal pour organiser la profession et accélérer ainsi la cadence de réalisation du programme de logement. Allant plus loin, l'organisation appelle également à consacrer une partie du programme de logements aux entreprises locales afin qu'elles puissent contribuer au développement du secteur. Réduire la sanction de retard à 3% au lieu de 10% pour atténuer les difficultés auxquelles est confronté l'entrepreneur, tel le manque de main-d'œuvre, et faciliter l'accès aux avances forfaitaires et avances d'approvisionnement en matériaux de construction, figurent parmi les recommandations. Enfin, l'Uneb a préconisé l'unification des cahiers des charges et la classification des projets (grands, moyens, petits) selon l'enveloppe financière, le type et la qualité des travaux pour mettre un terme aux «pratiques douteuses» en introduisant un article relatif à l'installation du chantier. S. B./APS