Le président de l'Union des entrepreneurs en bâtiment (Uneb), Salim Gasmi, a rappelé, lors de l'ouverture du 3e conseil national de son organisation, qui s'est tenu mardi à Alger, les dix propositions discutées avec le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune et ce, pour relancer ce secteur et réaliser le programme du président de la République. Ces mesures ont été déjà présentées en décembre dernier, puis en février lors de la deuxième série des rencontres trimestrielles que tient désormais le ministre pour accélérer la cadence. Mais le ministre a, apparemment, pour cette phase, « beaucoup plus donné la priorité au dossier de la promotion immobilière qui est le plus urgent », a noté M. Gasmi. Rendez-vous donc est pris pour la prochaine rencontre en mai où l'Uneb, mais aussi les 13 organisations patronales impliquées dans ces consultations, demanderont à M. Tebboune « un suivi des propositions formulées ».On précise toutefois que le ministre a déjà donné des gages en installant des commissions au niveau des wilayas pour apurer les contentieux sur le recouvrement des créances des entrepreneurs. La réunion de ce troisième conseil sera néanmoins une autre occasion d'enrichir le débat sur la façon de surmonter toutes les contraintes, notamment celles liées au cahier des charges, objets de beaucoup de critiques de la part des entrepreneurs privés qui s'offusquent du fait que cette disposition connaisse une « application différente d'un organisme à un autre ». A ce titre, les promoteurs ont demandé d'abord la révision de ce cahier des charges et le règlement ensuite de la question des marchés fermes qui « ne permettent pas une actualisation des prix » lesquels « évoluent à la hausse continuellement », dit-on. La seconde revendication porte sur la notion du « moins-disant » lors de l'adjudication et qui « oblige le promoteur à sacrifier plusieurs de ses engagements ». Ce dernier paramètre est « la cause de la médiocrité que nous constatons dans le domaine », a expliqué un promoteur. Enfin, l'autre contrainte mise en exergue par les entrepreneurs du bâtiment concerne l'exigence de la caution de bonne exécution que l'on voudrait voir abrogée d'autant plus que les entreprises engagées dans les programmes de réalisation avec les organismes publics, tels les OPGI, « ne sont pas étrangères » pour qu'on leur impose de tels moyens de garantie, ajoute-t-on. Le président de l'Uneb a relevé de nombreuses contraintes, dont le mauvais choix des terrains, l'absence de suivi, d'étude détaillée sur le projet génèrent des retards, des avenants et surtout des « surcoûts qui peuvent atteindre jusqu'à 20% du montant initial du projet ». Les travaux du conseil de l'Uneb ont vu la participation de Naït Abdelaziz, président de la Confédération du patronat (CNPA) à laquelle cette organisation est affiliée. Celui-ci a demandé à l'administration de « simplifier les choses » pour que les entreprises locales, qui ont un quota de 25% du programme, puissent y participer activement. L'Uneb a exprimé sa disponibilité à être partie intégrante dans la résorption de la crise du logement et la concrétisation du programme présidentiel, selon M. Gasmi qui a estimé que son organisation s'est engagée à réaliser 52.000 logements par an.