La coupe a choisi l'USM Alger, le championnat national tire vers sa fin et le champion sera bientôt connu. L'heure est donc venue pour crier haut et fort les mauvaises pratiques et les mauvais réflexes de toute la caste dirigeante des fédérations et autres instances de notre sport à commencer par le COA. Une des raisons de l'échec de presque toutes les sélections nationales, c'est ce manque flagrant de planification au niveau de toutes les disciplines et catégories d'âges dans les deux sexes. Les responsables de notre sport à tous les niveaux que ce soit, ont souvent travaillé au jour le jour durant deux années et pour confirmer, l'absence d'un directeur technique en handball et aux côtés du staff technique national. Les chocs émotionnels se suivent pour nos différentes catégories et dans diverses compétitions, sur le plan continental seulement, sont en deçà des attentes d'un public habité par la passion du sport. Et pour maquiller les échecs, on procède aux limogeages des coaches, des staffs techniques choisis par eux même. C'est, paraît-il, le lot des sélectionneurs, constamment évalués au prorata des résultats des joueurs qu'ils ont eux-mêmes sélectionnés. À plus ou moins brève échéance, ils passent à la trappe. Ils deviennent ainsi l'offrande expiratoire qui occulte l'indigence des responsables nationaux et de l'amertume populaires. Les questions fusent de partout. Où se trouvent les failles et les déficiences de nos contre-performances ? Si populaire soit-il, le handball, ou le GSP, peut-il être un cache inaccessible pour les autres disciplines sportives ? Notre façon de faire, en termes de prospection des talents juvéniles, d'encadrement méthodique et de gestion rigoureuse, est-elle à la hauteur de nos ambitions proclamées ? Les divers résultats de nos équipes nationales, toutes catégories confondues, sont pour le moins décevants. La question est de savoir quelle politique sportive mettre en place. Une politique pour que les Algériens fassent du sport ou une politique pour que les Algériens aiment et regardent le sport ? Le basket-ball, le handball et le volley-ball n'attirent plus de spectateurs en raison de leur faible niveau. Les cascades de forfaits dans les différents championnats et les mises en veilleuse des clubs, sont là pour témoigner de la faiblesse du sport algérien. En ce qui concerne l'agglomération (car la politique sportive doit se penser au niveau intercommunal d'abord), il existe de nombreux clubs formateurs : handball, escrime, gymnastique, basket, aviron, football, judo, natation, karaté, Tai kwon do ... le constat est simple : quoi qu'il arrive, quels que soient les résultats et le travail accompli par les éducateurs, plusieurs clubs n'ayant pas de sections collectives ni d'équipes féminines récupèrent sans discussion 60% des subventions. Qu'ils travaillent bien ou qu'ils dilapident l'argent, ils ont droit à une «rente» à vie et les autres ont droit aux miettes, au saupoudrage. Quand ils échouent, le contribuable mettra la main à la poche ! Où sont les critères objectifs, quantifiables ? Quelle réflexion ont nos décideurs sur le rôle économique et social de nos clubs ? Combien d'argent est économisé pour des jeunes qui s'entraînent dans des clubs au lieu d'errer dans les rues ? Le dialogue entre les différents responsables du sport : MJS, fédérations, ligues, clubs et présidents de clubs doit rapidement se mettre en place. Les équipes municipales sportives devraient être en mesure de présenter leurs projets maintenant et de clarifier une situation désagréable. La montée au créneau du ministre de la Jeunesse et des Sports, milite en faveur d'une refondation de la pratique sportive dans notre pays. Nul ne pourra nier le rôle important que jouera l'institution scolaire (et universitaire) dans la promotion et la dynamisation du mouvement national sportif. Les bons résultats de l'Algérie sportive des années 1970 et début 1980 ne sont pas le fruit d'un hasard. Mais cela témoignait de la bonne santé du sport scolaire. C'était le temps de la FASSU, des lundis sportifs programmés dans les emplois du temps des élèves et encadrés par des enseignants d'EPS motivés à souhait. Les élèves se rendaient avec plaisir au stade pour disputer les tournois inter-lycées. Même la presse de l'époque prenait du plaisir à couvrir les matchs que les élèves n'auraient pas raté pour tout l'or du monde. Depuis deux décennies, le sport scolaire se meurt dans l'indifférence la plus totale. Tous les dispositifs réglementaires (lois, arrêtés, circulaires) visant à promouvoir-en théorie- l'éducation physique et sportive sont restés lettre morte. Les dispenses de complaisance, le déficit en encadrement -même s'il est formé annuellement par des instituts spécialisés- sont autant d'éléments qui viennent aggraver la situation d'une discipline déjà malmenée.
Les sports collectifs doivent reprendre leur envol Le jeu à sept, la balle au filet et la balle orange se doivent de reprendre leur envol. Ces périodes fastes où l'Algérie dominait de la tête et des épaules le continent, l'équipe nationale de handball, particulièrement, était présente à tous les rendez-vous continentaux et planétaires. Les Fennecs ont remporté six titres de champions d'Afrique, mais, depuis, plus rien. Le renouvellement des structures sportives des sports collectifs, particulièrement celle de la fédération de handball, qui a vu M. Azziz Derouaz être porté à la tête de la FAHB, a tenté tant bien que mal de mettre fin à une situation qui n'a que trop duré au sein d'une discipline qui était prédestinée à un meilleur avenir. Mais, il était un peu tard, car son prédécesseur, faute d'une vision claire et d'un travail académique, loin de toute gabegie, le handball algérien a connu des déperditions de talents qui lui feront perdre beaucoup de terrain. C'est le résultat d'une anarchie qui n'a que trop duré dans cette discipline avec, bien évidemment, une participation internationale en deçà des espérances, une équipe nationale dévalorisée, une relève qui n'arrive pas, une formation en pointillé, un championnat routinier mis en veilleuse, des systèmes de championnat instables. Un échec programmé du handball algérien et consommé par une équipe dirigeante qui a totalement fui ses responsabilités, laissant une discipline orpheline de ses structures. Une structure basée sur le copinage, le régionalisme et l'exclusion. La FAHB, jadis forte de ses hommes, avec Saïd Bouamra, Rachid Meskouri, deux hommes très respectés et très sollicités par les structures internationales (IHF), a été reléguée à un rôle simpliste. Des dirigeants décriés, faisant des structures et de l'argent de l'Etat un bien personnel, tentent toujours de se maintenir à leur poste en usant de procédés qui n'honorent guère le sport. L'échec risque de se prolonger si les responsables du sport n'interviennent pas pour stopper la «descente aux enfers» de cette discipline qui ne cesse de régresser au plan continental. Ce sacerdoce, les anciens de la petite balle ronde veulent le réinculquer à leurs cadets. Et cela passe nécessairement par une reconstruction du sport en général. Ceux qui prônent la renaissance de l'Algérie sportive dans le gotha mondial ne lésinent pas sur le temps et les moyens. Après le tour chez les ligues, le MJS a pris l'autre palier : les clubs. L'essence de la pratique du sport. Ceux qui font vivre le sport de la main. Les vrais acteurs du sport qui ne se plaisent pas de dix ans de gouffre. De disette. Ils disent non. Ils veulent changer de démarche et de gestion. Revoir le système qui a fini de mettre le sport à genoux. Y. B