Par Amar Rafa Nonobstant l'élection d'un président pour le MSP, en la personne d'Abderrazak Mokri, le 5e Congrès du parti, a certainement remis sur rail le vieux projet d'union inter-islamiste, ou du moins, de réunification de la maison du défunt cheikh Nahnah. A en juger par ses déclarations et activités, dans ce sens, le nouveau responsable du parti est, paraît-il, investi en priorité de la mission de reprendre langue avec les anciens transfuges. Il s'agit non seulement d'Abdelmadjid Menasra, le président du Front du Changement (FC) et jadis vice-président du parti, avec lequel il est lié par la charte de l'union signée le 26 mars dernier par son prédécesseur Bouguerra Soltani, mais aussi, de Amar Ghoul, Tajamoue Amal jazaïr (TAJ), et de Mustapha Benmehdi (El Bina). Autant d'anciens cadres du MSP, à l'avoir déserté en signe de réprobation à la politique suivie par le président sortant, qu'on accuse d'avoir dévié de la ligne tracée par feu Nahnah. Mais, avec le départ de Soltani, les choses semblent s'accélérer dans le sens d'un retour à la normale pour un retour des militants et cadres à la «maison-mère». «Une fois les motifs de division éliminés le projet d'unité se concrétisera», dira en ce sens, Menasra. Même si ce processus se limite actuellement aux deux premiers partis susmentionnés. Dans ce chapitre, l'on relève, outre les hésitations de Amar Ghoul, les tergiversations du responsable d'El Bina, qui le juge «irréalisable», et le «désintérêt» de Abdallah Djaballah, qui semble vouloir faire cavalier seul. La seule option qui se dégage alors, penche vers l'élargissement au FC, de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), une coalition islamiste qui se compose outre du MSP, des mouvements Nahda et El Islah. Cela étant, le projet d'union reste ouvert à toutes les parties qui souhaiteraient y adhérer sans pour autant donner une date précise pour sa concrétisation. Lors d'une rencontre avec les cadres du FC à l'occasion de la tenue d'une conférence nationale du parti, vendredi à Tipasa, M. Mokri a annoncé qu'une commission mixte travaillait actuellement sur les mécanismes d'élargissement du projet d'union. Et d'ajouter qu'une «prochaine rencontre aura lieu avec Mustapha Benmehdi (ancien dirigeant au MSP) et de ceux qu'il a qualifiés d'enfants du MSP dans le parti Tadjamoue Amal Jazair (TAJ)» en vue d'examiner leur éventuelle adhésion au projet. Selon le nouveau leader intronisé du courant des Frères musulmans en Algérie, «il y a une volonté sincère de former un parti fort, capable d'opérer le changement dans le pays», en affirmant, que le projet d'union, «n'est ni contre le gouvernement ni contre les personnes ou autre force politique». Moins enclin à la précipitation, Abdelmadjid Menasra, pour sa part, a, tout en faisant état d' «une volonté au niveau des bases des deux partis d'exercer des pressions sur les dirigeants de leurs formations respectives pour concrétiser le projet d'unité signé depuis quelques semaines», estimé que le projet d'union requiert du temps pour lancer un débat et une réflexion approfondie en toute sérénité, en vue de dégager une position claire et unifiée sur les mécanismes du projet. Il s'est toutefois dit «disposé à faire toute concession et à tout moment en vue d'unifier le mouvement». La question que tous les observateurs se posent est de savoir si Mokri, serait celui par qui le MSP, retrouvera son unité ? En tout état de cause, même si le projet de réunification abouti un jour, Mokri, qui disposait d'un atout considérable, celui que représente la satisfaction suscitée par son élection à la tête du MSP, aura du pain sur la planche. Malgré qu'il soit le favori d'une tendance radicale du parti, il aura fort à faire pour garder l'équilibre du parti, entre les deux tendances radicales et modérées qui se disputent en son sein déjà. Pour ce qui est alors du projet d'union inter-islamiste, cela paraît bien lointain. A. R.
Le MSP annonce l'organisation de débats et de consultations politiques sur la prochaine élection présidentielle Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a annoncé hier, l'organisation d'une série de débats et de consultations politiques sur la prochaine élection présidentielle. Ces débats auront lieu avec toutes les tendances politiques en Algérie, a indiqué un communiqué du Mouvement à l'issue de la réunion de l'ex-bureau national chargé de la gestion des affaires courantes. A l'approche de l'élection présidentielle, le MSP a considéré cette échéance politique majeure comme «une véritable occasion de réformer, de changer, de sortir l'Algérie de la situation politique et économique détériorée et d'opérer la rupture avec la corruption et les méthodes révolues dans la gestion de la chose publique». Le Mouvement a, d'autre part, salué les mesures prises par le gouvernement sur la suppression des taux d'intérêt sur les crédits destinés aux jeunes, appelant à l'introduction d'une «réforme générale de la loi sur le crédit et la monnaie en faveur du système bancaire islamique qui lèvera la gène du citoyen algérien vis-à-vis de la charia et ouvrira de larges perspectives aux opérateurs économiques pour l'investissement et la participation au développement et la résolution du problème du chômage». Par ailleurs, conclut le communiqué, la réunion de l'ex-bureau national a examiné l'élaboration du programme provisoire en attendant la présentation du nouveau plan général et du programme annuel au nouveau conseil consultatif.