Par May Sammane Cela fait 40 ans que les Sahraouis ont pris les armes pour déloger l'occupant espagnol. Une lutte déclenchée le 20 mai, soit 10 jours seulement, après la création du Front Polisario. Ce même front se dressera par la suite contre l'annexion du Sahara occidental par le Maroc en 1975 après le retrait espagnol, et proclamera la création de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) en 1976. L'ONU reconnaîtra 3 ans plus tard le Front Polisario comme représentant légitime du peuple sahraoui. Ce dernier n'a pas cessé depuis, de prôner le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le cessez le feu de mise depuis 32 ans semble, toutefois fragilisé par l'absence de perspectives. Dans une allocution prononcée il y a sept jours à l'ouverture des festivités de la célébration de la création du Polisario, le président de la Rasd et secrétaire général du Polisario, Mohamed Abdelaziz, n'avait pas «exclu» l'éventualité de recourir de nouveau aux armes pour libérer son pays, si l'ONU échouait à résoudre définitivement la question sahraouie par référendum. La justesse de la cause sahraouie a incité plusieurs pays à soutenir le combat des Sahraouis pour leur indépendance. Aussi, nombreux seront ceux qui fêteront avec le peuple sahraoui ce 40e anniversaire demain. Les représentants des pays, organisations gouvernementales et non gouvernementales qui prendront part à cette commémoration. Des parlementaires, des militants des droits humains ainsi que des journalistes de plusieurs nationalités, sont également attendus à cette occasion, constituant une opportunité pour rendre hommage au peuple sahraoui qui continue de payer un lourd tribut pour le recouvrement de l'indépendance de son pays. Les dirigeants de la Rasd avaient rédigé, en avril dernier, une plateforme pour réussir la commémoration de ce double anniversaire. La rencontre qui s'est déroulée dans les camps des réfugiés de Smara avait permis l'énumération des nombreux acquis concrétisés, dans différents domaines, depuis la création du Front Polisario. Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution «1514» de l'Assemblée générale de l'ONU, portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples colonisés, le Sahara occidental est, aujourd'hui, la dernière colonie en Afrique. Les Sahraouis attendent pourtant l'organisation du referendum d'autodétermination depuis le 6 septembre 1991. Date de l'instauration du cessez-le-feu entre le Polisario et le Maroc. Une mission d'observation avait d'ailleurs été déployée par l'ONU, à cette même époque, dans la région pour veiller à ce que les deux parties du conflit respectent l'arrêt des combats. Il s'agit de la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso). Le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté en avril 2013, la résolution «2099» sur le Sahara occidental, dans laquelle il avait réitéré son appel à une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», tout en soulignant «l'importance de l'amélioration de la situation des droits de l'homme» dans les territoires occupés par le Maroc. Depuis quelques mois, l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, l'américain, Christopher Ross, s'échine tant bien que mal à relancer le dialogue entre la Rasd et le Maroc. Un dialogue, faut-il le rappeler, qui bute sur le refus du royaume chérifien de toute discussion en dehors du plan de large autonomie proposé par le souverain marocain avant le début du premier round des négociations à Manhasset en 2007. M. S.