«Eu égard au fait que le secteur des transports est des plus stratégiques et qu'il influe sur de nombreux domaines de la vie moderne, je vais tout faire pour convaincre les pouvoirs publics de continuer à nous soutenir afin que nous puissions achever les projets entamés dans les délais fixés.» C'est en ces termes que Amar Tou, ministre des Transports, invité, hier, de l'émission «Tahaoulet» (mutations) de la Chaîne 1 de la radio nationale, a préféré répondre à l'animatrice de l'émission dont la question était pourtant on ne peut plus claire : «La crise financière mondiale, avec tout ce qu'elle a entraîné, particulièrement en matière de chute vertigineuse des prix du pétrole, ne va-t-elle pas compromettre certains projets ou, tout au moins, en différer la date de livraison ?» S'agissant d'autres sujets, le responsable numéro 1 du secteur, comme à son accoutumée, ne semblait guère avoir la langue déliée. Parlant du parc national de véhicules, il dira qu'il a enregistré, l'année dernière, un peu plus de 5 millions de véhicules (200 mille de plus par rapport à 2006), ce qui a exacerbé le phénomène des accidents de la route, particulièrement en zones rurales où les conducteurs ont tendance à appuyer sur l'accélérateur. Au sujet de ce dernier point, il fera fera savoir que 4 176 personnes ont trouvé la mort sur les différentes routes d'Algérie durant l'année 2007. Il imputera cette hécatombe au facteur humain surtout, et, à un degré moindre, à l'état des routes et au facteur lié aux conditions météorologiques. Parlant du métro d'Alger, le ministre des transports était catégorique : il sera inauguré l'été prochain. «Les essais effectués récemment sur la première rame du métro dont le centre de direction automatique est situé aux Annassers se sont avérés concluants. La ligne 1 du métro d'Alger, reliant Haï El Badr à la Grande Poste, desservant six communes, devrait être étendue vers la place des Martyrs, El Harrach et Chevalley. Les études engagées prennent en ligne de compte le risque lié à d'éventuelles inondations que ces endroits pourraient, à l'avenir, connaître. Parlant du transport ferroviaire, M. Tou dira qu'il doit être privilégié. «Le transport par chemin de fer doit concurrencer tous les autres types de transport. C'est la vision en vigueur de par le monde, et nous ne pouvons pas y échapper», soulignera-t-il. Au sujet de la modernisation des transports ferroviaires, il mettra en exergue l'aspect électrification des lignes. «Nous comptons nous lancer dans les travaux de construction d'une voie double, de surcroît électrifiée, reliant Annaba à la frontière ouest du pays. Les trains y atteindront la vitesse maximale de 220 km à l'heure. Nous en avons fini avec la ligne El Affroun-Thénia sur une distance avoisinant les 300 km», annoncera-t-il, indiquant que les habitants des Hauts Plateaux n'ont pas été oubliés dans la mesure où des tronçons tels que Tébessa-Bir El Atter, Tébessa-M'sila, Tiaret-Saïda et Tiaret-M'sila seront desservis. Au sujet du transport au niveau de la capitale, il fera remarquer que sur les 104 000 bus en service, seulement 9% appartiennent à l'ETUSA. C'est dire que le secteur privé accapare la part du lion dans ce domaine. Concernant l'ouverture de l'espace aérien au secteur privé, le ministre, semblant contourner la question du journaliste, rappellera que le secteur étatique continuera à être stratégique dans ce domaine. B. L.