Prendre en charge les préoccupations des citoyens dans leur quotidien en matière de déplacements tout en prenant en ligne de compte l'amélioration des conditions de sécurité et l'aspect lié au gain de temps. C'est l'un des points clés sur lesquels a insisté le président Bouteflika à l'issue de l'exposé qui lui a été fait par M. Tou, ministre des Transports, au sujet du fonctionnement de son département. Il faut dire que, s'agissant du transport urbain et près d'une vingtaine d'années après la libéralisation de ce dernier, les lacunes sont légion. Non-respect des règles d'exploitation, dislocation des réseaux de transport urbain, insuffisance de gares et de stations, absence de contrôle de l'autorité en charge du secteur, un système de correspondance induisant des surcoûts pour les voyageurs, absence de professionnalisme et concurrence déloyale des opérateurs privés. D'aucuns, en guise de solution à cet état de fait, caractérisé également par une grosse pression dont la route fait l'objet en matière de trafic, préconisent un renforcement du secteur des transports urbains où le plus grand rôle sera dévolu au métro et au tramway. Ces derniers sont appelés à jouer un rôle de premier plan dans la nouvelle stratégie initiée par les pouvoirs publics en matière de transport. Concernant le premier point cité, le ministre a, lors de son audition par le président de la République, indiqué que la mise en exploitation du métro de la capitale est prévue dans le courant de cette année. Il ajoutera que les études sont engagées pour son extension sur près de 10 km à l'Ouest, de la Grande Poste vers Chevalley en passant par la Place des Martyrs, et sur près de 11 km à l'Est, en direction de Baraki, El Harrach et Bab Ezzouar. Evoquant les entreprises publiques de transport urbain, le ministre fera allusion à l'entrée en exploitation de plusieurs entreprises à Oran, Constantine, Annaba, Sétif, Batna, Tébessa, M'sila, Skikda, Tizi Ouzou et Tlemcen. En outre, il annoncera l'entrée prochaine en exploitation des entreprises publiques de transport urbain à Jijel, Biskra, Béjaïa, Ghardaïa, Chlef, Sidi Bel Abbès et Béchar. S'agissant du transport routier, lequel continue d'être le créneau le plus utilisé par les citoyens, M. Amar Tou indiquera que pour l'amélioration et la maîtrise de ce volet (le transport routier), des gares routières ont été réalisées dans plusieurs villes du pays. Dans un proche avenir, il est prévu la généralisation des entreprises publiques de transport urbain aux 48 chefs-lieux de wilaya. Par ailleurs, des mesures réglementaires et organisationnelles ont été prises pour réguler le transport par taxi. S'agissant du domaine maritime et portuaire, ce dernier a, à la lumière de l'exposé fait par M. Tou, connu un développement indéniable. En effet, l'exploitation, cette année, d'un centre opérationnel de suivi permettra de renforcer la sécurité et de la sûreté maritime. Il est à signaler que ce programme de modernisation du transport maritime est appelé à se poursuivre pendant les cinq prochaines années. Lors de son intervention, le président de la République insistera sur la poursuite des efforts en matière d'amélioration des infrastructures et des capacités de transport et ce, sur l'ensemble des régions du pays. «C'est pourquoi, insistera le président de la République, l'élargissement du réseau ferroviaire, qui est un investissement lourd, devra, nécessairement, s'intégrer en permanence avec le schéma directeur d'aménagement du territoire, tenir compte de sa complémentarité avec le réseau routier, et se projeter enfin sur le moyen terme, pour s'adapter aux capacités financières du pays». Eu égard à l'ampleur qu'ils ont pris ces derniers temps, et vu qu'ils sont révélateurs de graves dysfonctionnements, le président de la République n'a pas omis de faire allusion aux accidents de la circulation, lesquels ne cessent de faire des victimes. M. Bouteflika donnera des directives fermes aux services de sécurité afin que ces derniers veillent «fermement au respect de la nouvelle législation sur la circulation routière». Les juridictions sont invitées à l'application ferme de la législation en question, de même que la partie à charge de la délivrance du permis de conduire se doit de renforcer le contrôle des conditions de son obtention. B. L.