Le coup d'envoi de la 8e édition du Festival national de théâtre professionnel a été donné vendredi soir dernier au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi (TNA). Comme à l'accoutumée, ils étaient nombreux à venir assister à la cérémonie inaugurale marquée par un spectacle, un montage poétique intitulé La promesse mis en scène par Ahmed Khoudi. Inspiré de la poésie populaire de la Guerre de libération, ce spectacle, qui rassemble une dizaine de comédiens sur scène, raconte le déclenchement de la Guerre de libération et ses différentes étapes. Représentant chacun une région du pays, les comédiens ont déclamé des poèmes puisés du terroir, accompagnés au luth par un jeune musicien. Malgré la force du verbe, on a droit à un spectacle bâclé avec des interprétations très moyennes. Après cet interlude poétique, le commissariat du festival a rendu hommage à treize artistes algériens et trois femmes étrangères. Du côté national, on citera Rym Takouchet, Amel Menighed, Mustapha Preur, le critique théâtre Mohamed Kali, Ahmed Khoudi, Ben Zerari Hacen, Mustapha Ayad et Ahmed Kadri, que tout le monde connait sous son nom de scène : Krikeche. Concernant les étrangers honorés, il s'agit de la metteur en scène tunisienne Dalila Meftahi, la comédienne égyptienne Sawsan Badr et l'irakienne Awatef Naim. Avec dix sept troupes en compétition officielle, deux représentations par jour, à 15h et 20h30, les troupes auront à séduire un jury exclusivement masculin présidé par le Dr Djamila Zegai de l'université d'Oran. L'ouverture officielle a été suivie par la présentation de la première pièce en compétition El djamilate, produite par le Théâtre régional d'Annaba. Ecrite par Nadjet Taibouni et mise en scène par Sonia, El djamilate relate l'histoire de cinq femmes moudjahidate qui se retrouvent derrière les barreaux. Créée par Boukhari Hebal, la scénographie habille parfaitement la scène et nous plonge dans le quotidien sombre des prisonnières. Solidaires dans la douleur, les moudjahidate tentent de se consoler en racontant la gloire d'autres femmes ayant fait le choix de rejoindre le front. Elles évoquent par la suite leurs propres histoires et les circonstances qui les ont poussées à prendre les armes ou, plus justement, poser des bombes. Les Djamilate rêvent aussi de liberté et d'indépendance et commencent derrière les barreaux à parler de l'après indépendance et à faire leurs plans. Chaque catégorie de femme est présente dans la pièce, la citadine, la femme du village et la pied-noir qui a décidé d'embrasser la cause nationale après avoir témoigné de la maltraitance des Algériens de la part de sa propre famille. Le jeu des comédiennes est convaincant et la mise en scène est aussi réussie. Produite dans le cadre de la célébration du Cinquantenaire de l'indépendance, cette pièce est un hommage à la femme algérienne, la femme moudjahida qui a servi d'exemple à d'autres générations de femmes. La pièce prend fin avec l'arrivée de l'indépendance, les portes des cellules s'ouvrent et la couleur blanche envahit la scène. La compétition se poursuit aujourd'hui avec le Théâtre régional d'Oum El Bouaghi avec Oumssia fi baris, à 15h, et le Théâtre régional de Batna avec Sawt, à 20h30. Dans la catégorie hors compétition, on retrouve à la salle El Mouggar El tharthara el akhira lil maghout de Syrie, à 17h30. W. M.