Le sommet de l'Union Africaine, dont les travaux ont débuté hier à Addis-Abeba, a été une nouvelle occasion pour l'Algérie d'affirmer son soutien à son voisin le Mali. Dans une déclaration à la presse en marge du 21e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, représentant du chef de l'Etat à ce sommet, a indiqué, cité par l'APS, que le Mali peut «toujours compter» sur l'Algérie pour retrouver sa stabilité. «J'ai dit au président Traoré que le Mali a compté hier, compte aujourd'hui et comptera toujours sur l'Algérie», a déclaré M. Sellal, à l'issue d'un entretien avec le président malien, Dioncounda Traoré. «Depuis le début, la position de mon pays est claire, nette et précise. Il fallait effectivement tout mettre en œuvre pour veiller à stabiliser définitivement le Mali et pour que soit respectée l'intégrité du Mali», a-t-il précisé. M. Sellal estime que les prochaines élections au Mali, qui sont en phase finale, «vont certainement stabiliser le pays». «La feuille de route qu'on a toujours développée ensemble, est d'aller au dialogue national, particulièrement avec les habitants du nord du Mali pour essayer de trouver la meilleure voie pour participer à la gestion du pays et ramener la paix et la sécurité au niveau de la zone», a-t-il dit. Dans son intervention sur le thème «l'Etat de la paix et de la sécurité en Afrique», le Premier ministre a qualifié de «fondamentale» l'implication de l'Afrique dans toutes les phases du processus de résolution de la crise malienne «qu'il s'agisse du processus politique, du dialogue et de la réconciliation nationale, des élections ou de la mobilisation du soutien de la communauté internationale». Il a estimé qu'il était «indispensable» qu'une coordination étroite soit assurée entre les Nations unies, l'UA, la Cedeao et les pays voisins, «au moment où s'organise le processus de transformation de la Misma en multidimensionnelle intégrée de l'ONU pour la stabilité au Mali (Minusma)». M. Sellal a relevé que «les progrès dans l'application de la feuille de route de la transition, ainsi que la constitution de la Commission de dialogue et de réconciliation constituent des développements encourageants». Le Premier ministre a évoqué d'autres situations qui préoccupent l'UA, comme les récents attentats au Niger, réitérant, par la même occasion, la condamnation la «plus ferme» par l'Algérie des attentats terroristes «inqualifiables» perpétrés au Niger. Tout en exprimant le soutien de l'Algérie au Niger, M. Sellal a fait savoir que ces attentats renforcent la détermination de l'Algérie à lutter, sans relâche, individuellement et collectivement, contre le fléau du terrorisme et ses ramifications avec le crime organisé. Concernant la République démocratique du Congo, il s'est félicité des derniers développements «positifs» intervenus dans ce pays, notamment la signature, le 24 février dernier, de l'accord cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la RD Congo et la région des Grands Lacs, ainsi que la réaffirmation par les chefs d'Etat de la région, le 24 mars, de leur engagement à veiller à la mise en œuvre de cet accord. Au sujet de la situation en Somalie, M. Sellal a indiqué que le processus soutenu engagé par les autorités de ce pays pour bâtir ses institutions et relancer les tâches considérables de reconstruction, ainsi que pour promouvoir des relations de coopération avec les pays voisins, «mérite plus que jamais les encouragements et le soutien de l'Afrique et de la communauté internationale». Le Premier ministre a indiqué, en outre, que «les phénomènes de recours à la violence en tant que moyen d'expression politique et l'accès au pouvoir par des voies non constitutionnelles continuent à nous interpeller, comme l'illustre le cas de la République Centrafricaine». Sur cette question, le Premier ministre a insisté sur l'importance de donner à l'Afrique une «capacité africaine d'intervention rapide dotée de moyens adéquats, afin d'assurer une meilleure cohérence à l'œuvre de paix en Afrique». Il a relevé, à cet égard, que l'œuvre de paix sur le continent «continue d'enregistrer des avancées et l'Union africaine se doit, en cette année du cinquantenaire, de donner une impulsion encore plus forte aux efforts pour faire face à des défis persistants». Enfin, M. Sellal a indiqué avoir enregistré «avec une grande satisfaction la montée en cadence des activités du Conseil de paix et de sécurité et les importantes décisions qu'il a prises dans le sens de l'affirmation du leadership africain en matière de paix et de sécurité sur le continent». Il a indiqué que les recommandations formulées dans le rapport du Conseil de paix et de sécurité sont «pertinentes et méritent le soutien de l'Assemblée». H. Y./APS
Sellal rencontre MM. Hollande, Kerry et Barroso Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, représentant du président Abdelaziz Bouteflika à la 21e session de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine, a rencontré, samedi soir dernier à Addis-Abeba (Ethiopie), respectivement, le président de la République française, François Hollande, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Les rencontres, qui ont eu lieu en marge de la conférence, ont porté sur les questions bilatérales et d'actualité. Toujours en marge des travaux du sommet, M. Sellal s'est également entretenu, hier à Addis-Abeba, avec le président du Mali, Dioncounda Traoré. Le Sommet de l'UA, dont les travaux ont débuté hier au siège de l'Union, et coïncide, cette année, avec la célébration du 50e anniversaire de la création de l'Organisation de l'union africaine (OUA) devenue Union africaine (UA).