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Le souffle du Dahra, récit inédit sur le combat anticolonialiste
Le livre de Benali Boukortt vient d'être publié à titre posthume
Publié dans La Tribune le 27 - 05 - 2013

Le souffle du Dahra - La résistance algérienne de 1924 à 1962 est l'intitulé de l'ouvrage de Benali Boukortt, qui vient d'être publié, à titre posthume, dans la collection Le Scribe l'Harmatan, et qui retrace le combat anticolonialiste d'une génération de militants engagés corps et âme dans la lutte pour la libération de l'Algérie de l'occupation coloniale. Ce livre de 62 pages, restitue à travers le récit
autobiographique de l'auteur, les souvenirs d'un militant nationaliste, qui rapporte des évènements inédits, ponctués de drames, de passions et de bouleversements, avec la lucidité d'un acteur direct du combat irréversible engagé contre la longue nuit coloniale faite de domination et de violence.
Préfacé par Abdelkader Benarab, chercheur et écrivain, auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire et la sociologie, Le souffle du Dahra - La résistance algérienne de 1924 à 1962 se présente comme une contribution à la mémoire de l'histoire du peuple algérien, où l'auteur, décédé en 1983, reconstitue une large fresque de la lutte révolutionnaire à laquelle il a contribué directement depuis une période précoce de sa vie, militant révolté déjà par le code de l'indigénat imposé par la France coloniale. Dans son introduction le défunt Benali Boukortt raconte avec humilité que ses amis lui avaient demandé d'écrire son autobiographie. «Il a fallu qu'on me bouscule pour que j'écrive ces pages. Tout en considérant ma vie insignifiante, j'ai dû l'exposer, parce qu'elle était intimement liée aux évènements qui ont débouché sur l'indépendance nationale».
«Dès ma tendre enfance, j'ai connu et subi les injustices et l'ostracisme que nous imposaient les colons. J'ai été ulcéré de me voir refuser une place à l'école du village […]. Il est certain que la vie dans le village de colonisation me fut fort instructive. La misère des
travailleurs agricoles m'obsédait. Nous vivions, en effet sous le règne du code de l'indigénat», écrit l'auteur.
Il dira plus loin que «l'administrateur, le caïd, le garde-champêtre, sévissaient, semaient la terreur dans les villages et les douars.
La délivrance de la moindre pièce d'état civil soulevait des problèmes insurmontables : interventions et bakchich», ajoutant que cet état de chose «avait douloureusement heurté ma conscience dès mes débuts dans l'existence et je m'étais résolu à le combattre». Benali Boukortt se lança alors très tôt dans le combat libérateur contre le système colonial et sa brutalité. Il milite aux jeunesses communistes dès 1924 puis au Parti communiste algérien (PCA) dont il sera le secrétaire général jusqu'en 1939. Sur sa période de conscrit, en 1925, l'auteur révèle que la vie de caserne sous le régime colonial était faite d'«arbitraire flagrant et révoltant. La distinction entre ‘'Français'' et ‘'Indigènes'' était manifeste dans tous les domaines», ajoutant que «la caserne constituait l'endroit idéal pour prendre conscience du racisme systématique pratiqué par les colonialistes». La misère grandissante qui frappait l'Algérie, jeta le jeune Benali sur les chemins de l'exil. «J'ai dû traverser la mer pour chercher fortune en France», dit-il dans son récit autobiographique. Ce départ lui permis de nouer des contacts avec la Cgtu, PCF et l'Etoile nord-africaine. Il se rapprocha du Parti communiste (PCF), tout en militant au sein de l'Etoile nord-africaine (ENA), qu'il représenta au Congrès international anti-impérialiste de Frankfurt (Allemagne). Cette période lui permis de se forger une âme de militant, en dépit des nombreux emprisonnements qu'il connut.
Fort de cette expérience, il rentre en Algérie et prend la tête du PCA, mais il ne tarda pas à prendre ses distances avec le communisme et rompe avec ce parti. Le PCF abandonnait de plus en plus la lutte pour l'indépendance des colonies, particulièrement en Algérie. «Après le deuxième congrès du PCA, je me rendais compte que le PCF abandonnait de plus en plus la lutte pour l'indépendance des colonies et particulièrement de l'Algérie. Tout en admettant l'existence du PCA, il entendait exercer sur lui un droit de regard», témoigne l'auteur. «Mon devoir, dit-il, était de m'éloigner d'un parti qui travaillait contre l'Algérie».
A travers les pages de ce livre-testament, le lecteur découvrira au fil des pages des vingt et un chapitres qui le constituent, la difficulté d'action des nationalistes qui œuvraient dans la clandestinité et soumis à une répression irréductible.
L'auteur nous éclaire également sur la manière avec laquelle le mouvement national a évolué de l'action protestataire et, qui par une emprise sur la réalité sociale et politique de l'Algérie, déboucha sur le soulèvement armé. Il retrace également le parcours des différentes formations politiques, leurs rapports internes et leur rejet de la politique coloniale.
Les évènements du 8 mai 1945 et ses victimes, «entre 40 000 et 47 000 morts algériens, 99 condamnations à morts, 64 à perpétuité et 329 aux travaux forcés», ont également été évoquées par l'auteur.
Le PCA, a-t-il dit, sous-estimait la maturité politique du peuple algérien et l'influence du mouvement nationaliste au sein de ce dernier. «Ce qui préoccupait le PCF et que ne comprenaient pas les robots du PCA, c'était la libération de la France, ce qui était légitime. Quant à la libération de notre peuple, elle constituait le moindre de leurs soucis», a écrit l'auteur du Souffle du Dahra.
Le vote par l'Assemblée nationale française de l'amnistie des délits politiques sur les massacres du 8 mai 1945, le déclenchement de la lutte armée, la pratique de la torture et les méthodes plus abominables les unes que les autres infligées par l'armée française aux militants nationalistes, les massacres par l'OAS, ont été longuement évoqués par l'auteur.
Sur ce dernier point, il dira notamment : «Certes, il serait injuste de mettre sur le même plan tous les européens d'Algérie. Il s'en est trouvé quelques-uns, qui ne se sont pas laisser contaminer par le virus colonialiste, pour affirmer hautement le droits des Algériens à disposer d'eux-mêmes et qui n'ont jamais renié les grands principes révolutionnaires et humanitaires fixés par la déclaration des droits de l'homme de 1789», a rappelé Benali Boukortt, soulignant que «certains ont payé de leur vie cette position courageuse».
L'auteur achève son récit autobiographique par un chapitre consacré aux accords d'Evian et à l'Indépendance. «C'est pour moi un vrai bonheur d'avoir vécu assez longtemps pour voir triompher l'idéal qui a bercé nos ancêtres et qui, à toutes les époques, a galvaniser notre peuples pour des combats héroïque jusqu'à sa réalisation», conclut l'auteur.
Après sa rupture avec le PCA, Benali Boukortt rejoignit le PPA dès 1944, où il collabora dans son organe clandestin L'Action algérienne. Il sera l'un des organisateurs actifs de l'Udma et milita ensuite au Mtld jusqu'en 1954. Arrêté en 1957, libéré la même année, il choisira l'exil jusqu'en 1962.
APS


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