La saison estivale 2013 a été officiellement ouverte par une délégation interministérielle, hier, d'abord au port d'El Djamila (Ex-la Madrague), ensuite dans celui de Tipasa et enfin, au complexe touristique la Corne d'or. Une fois n'est pas coutume, en plus des officiels de la wilaya de Tipasa, des représentants de la Protection civile et du mouvement associatif, trois ministres se sont mobilisés pour ce lancement. Mohamed Benmeradi, ministre du Tourisme, Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et Amara Benyounès, ministre de l'Environnement. Une collaboration intersectorielle affichée. «Le tourisme est l'affaire de tous les secteurs», a déclaré le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques. En effet, chaque responsable a apporté sa pierre à l'édifice. Le ministre du Tourisme a évoqué l'ouverture, l'aménagement et la sécurisation des plages autorisées à la baignade. M. Benmeradi a précisé «qu'il y a 365 plages ouvertes à la baignade» le long du littoral. Le ministre du Tourisme a indiqué que le budget d'aménagement de ces plages est «en hausse de 15%» par rapport à l'année dernière, s'élevant ainsi à «7 milliards de dinars». La capacité d'accueil des estivaliers est également en hausse, selon M. Benmeradi, atteignant «205 structures hôtelières d'une possibilité d'hébergement estimée à 150 000 places». Le ministre du Tourisme avoue qu'il y a bien «des retards dans la réalisation de nouvelles structures», précisant l'existence de «405 projets d'hôtel en cours». Néanmoins, M. Benmeradi se dit rassuré quant au bon déroulement de cette saison car «le tourisme est principalement domestique et le recours à l'hébergement chez l'habitant est très courant». Par ailleurs, il prévoit de réduire de 40% à 50% les prix des transports reliant le Nord au Sud du pays pour faciliter, aux habitants du Sud, l'accès aux plages durant l'été. De son côté, le ministre de la Pêche a exposé les différents plans d'aménagement et d'entretien des structures portuaires. Des modélisations en 3D des futurs ports de Tipasa, Cherchell et Gouraya ont été projetées sur écran. Qu'il s'agisse de ports à vocation de pêche ou de plaisance, «des études d'aménagements ont été réalisées et validées», précise M. Ouldkalai, ingénieur en chef au Laboratoire d'études maritimes (LEM). Reste à entreprendre les travaux qui «dépendent du ministère des Travaux publics», ajoute la même source. Par ailleurs, M. Ferroukhi prévoit le lancement d'un «Plan bleu» au niveau des structures portuaires du pays dès le 15 juin prochain. Ces plans comprennent les volets nettoyage et création d'activités pour estivants. Enfin, le ministre de l'Environnement s'est focalisé sur la propreté des plages et des fonds marins. Aux vues de la quantité et de la nature des déchets récoltés, récemment, dans le cadre des opérations «Plan bleu» et «Eboueurs de la Méditerranée», M. Benyounès semble catastrophé. «Les plongeurs ont repêché des fonds marins tous types de déchets en grande quantité, y compris des réfrigérateurs et des machines à laver», s'indigne-t-il. Profitant de l'occasion, le ministre a émis le souhait de voir «le tri sélectif des déchets domestiques se généraliser dans les cinq ou six ans à venir». Loin de nier la responsabilité de l'Etat dans l'aggravation de la pollution environnementale en Algérie, M. Benyounès s'est engagé à ce que «les bennes à ordures soient disponibles en nombre sur tout le territoire». «Nous ne pouvons pas blâmer les citoyens s'ils ne trouvent pas de poubelles où jeter leurs déchets», a-t-il indiqué. Face à l'ampleur de la tâche que représenterait le nettoyage du littoral, le ministre exhorte les villes à gérer cette fonction avec plus d'efficacité. Il compte également lancer, dès le 5 juin, des campagnes nationales de sensibilisation à la protection de l'environnement. «Nous préparons des affiches et des spots à destination de la radio et de la télévision, ce sera une campagne choc car les citoyens doivent réaliser l'état dans lequel se trouvent les fonds marins et arrêter de les polluer davantage», explique-t-il. M. Benyounès affirme vouloir régler le problème de la pollution du littoral. «S'il le faut, nous passerons à des mesures dissuasives telle que la verbalisation des pollueurs, au même titre que la généralisation du port de la ceinture de sécurité», a-t-il comparé. Dans le but de généraliser les bons comportements en matière de protection de l'environnement en haute saison, «nous avons aménagé trois plages exemplaires dans 14 wilayas du pays» a indiqué M. Benyounès. Ce dernier compte généraliser l'expérience au niveau de toutes les plages autorisées à la baignade, à la prochaine saison estivale. Des normes nécessaires à appliquer si l'Algérie compte attirer de nouveau et accueillir dans les meilleures conditions les touristes internationaux. A. H.