Photo : Sahel De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Délivrer les permis, autorisations et visas prévus par la législation en vigueur dans le domaine de la protection de l'environnement constitue la mission première des directions de wilaya créées par décret exécutif en 2003. La direction de l'environnement (DE) est de ce fait sollicitée pour évaluer au préalable les risques de tout investissement économique ou industriel, et son feu vert reste déterminant dans l'agrément de n'importe quel projet. Elle s'emploie aussi à prévenir et à combattre toute forme de dégradation écologique, notamment la pollution, l'érosion des sols et la sauvegarde de la biodiversité. Pour ce faire, la direction met en place des commissions d'inspection spécialisées pour mener des études d'impact ou déterminer les sources d'une atteinte quelconque à l'environnement. A Béjaïa, la DE a mis en place 7 commissions multisectorielles qui se chargent de l'inspection du domaine public hydraulique (DPH), le domaine public maritime (DPM), le contrôle des établissements classés, le suivi des décharges publiques, l'évaluation des marchandises avariées où en séjour au niveau des ports, la lutte contre les maladies à transmission hydrique (MTH et zoonoses), et l'inspection des établissements de divertissement et de spectacle. Chaque commission intervient dans son domaine de compétence pour prendre des mesures tendant à améliorer le cadre et la qualité de vie des citoyens. Ainsi, la DE effectue en moyenne une soixantaine d'études d'impact par an. De nombreux projets, jugés périlleux pour l'environnement, ont été rejetés. Les propriétaires des stations-service et des huileries ont été aussi contraints par la direction de mettre en place des bassins de décantation. Des mises en demeure ont été formulées pour les retardataires et des fermetures administratives prononcées contre les exploitants récalcitrants. Des recensements sont également effectués chaque année pour évaluer les rejets et les stocks de déchets spéciaux et dangereux. Sur ce point précis, on évalue la quantité de déchets spéciaux à 36 200 tonnes, dont 30 000 tonnes de boues d'hydrocarbures et 6 049 m3 de rejets liquides, générés par 57 établissements industriels et 91 structures de santé. Toujours dans ce chapitre, la commission a dénombré 305 transformateurs à askarel, dont 141 toujours en service, 114 infrastructures concernées par l'amiante, 166 dépôts de pneus usagés, 159 tonnes de déchets hospitaliers et 21 000 tonnes de déchets d'emballage provenant de 47 unités industrielles. Les pollueurs ainsi identifiés payent une taxe spécifique et sont constamment sommés de se conformer à la loi. La direction a aussi élaboré plus d'une centaine d'études de danger et d'audits environnementaux soumis à l'approbation du ministère de tutelle. Des visites d'inspection sont périodiquement organisées au niveau des sablières d'oueds, des sites d'extraction de TVO et des carrières d'agrégats. En ce qui concerne le domaine maritime, des analyses sont périodiquement effectuées sur l'eau de mer pour évaluer le degré de pollution. Ces mêmes analyses servent aussi à l'autorisation des plages à la baignade. Des propositions sont à ce sujet faites au pouvoir public pour le renforcement de la lutte contre le pillage de sable marin, la réalisation de stations d'épuration des eaux usées ménagères et la protection du littoral. D'autres suggestions portant sur la réalisation d'un centre d'enfouissement technique et de décharges intercommunales contrôlées ont été soumises aux autorités locales pour lutter contre la prolifération des dépôts sauvages d'ordures. Sur un autre plan, la de s'emploie aussi à promouvoir des actions d'information et de sensibilisation en matière de sauvegarde de l'environnement. Des simulations de catastrophe, des volontariats, des concours scolaires sur ce thème sont périodiquement organisés. Le rôle de la direction de l'environnement ne cesse de prendre de l'importance d'année en année et son visa est, désormais, décisif pour toute entreprise économique ou commerciale.