La raison? L'impossibilité, selon El-Hani Khattabi, le président de «gérer le club si une solution n'était pas trouvée et qui consisterait à résorber les risques induits par la mise en demeure adressée aux clubs de L1 et L2 les menaçant d'interdiction de recrutement de joueurs pour toute association trainant une ardoise à l'endroit d'anciens sociétaires du club.» Or, dans la correspondance détaillée adressée le 2 juin à la direction de l'ASK, la dette du club khroubi dépasse 1,5 milliard de centimes. Pour mieux argumenter son envoi, la LFP accompagne la correspondance d'une liste comportant 13 noms de footballeurs dont les dus se situent dans une fourchette moyenne de 1,5 million de dinars. Toutefois en dehors du fait qu'il parait pour le moins impossible au président de réunir une telle somme, il se trouve également que la date butoire fixée pour honorer un éventuel engagement en ce sens, à savoir le 30 juin, était difficile à relever. «Je reste personnellement persuadé que quoiqu'il arrive, c'est moi qui aurais à subir le retour du boomerang». Autrement dit, si Khattabi décide de ne pas tenir compte de l'injonction en question et envisage de revenir à la compétition pour la saison prochaine avec les éléments qu'il a sous la main, il est persuadé qu'il ira droit contre le mur dans la mesure où l'effectif en question ne pourrait donner que ce qu'il a. C'est-à-dire le minimum. Preuve en est avec le parcours catastrophique de cette saison. Il y aura ensuite la réaction de la rue qui ne verra d'autre bouc-émissaire que le président du club et nul autre dirigeant, encore moins membre de la SSPA ou son CA. Il ne peut pas non plus abandonner le navire alors qu'il est dans la houle et là encore il est aisé de prévoir que la rue ne le lui pardonnerait jamais. Quelle possibilité reste t-il ? Réunir un tour de table et inviter les membres du CA à y aller de leurs contributions pour témoigner de la volonté du club de s'acquitter de son ardoise pour peu que la LFP accepte un règlement échelonné des créances et/ou une remise de chèque de garantie aux 13 éléments concernés, lesquels est-il important de le souligner, seraient eux également redevables envers le club pour ne pas avoir honoré leur contrat. Et confidence pour confidence, El-Hani Khattabi balance une accusation plutôt lourde à l'encontre de Boutrig Abderahmane en l'occurrence le gardien de but qui aurait «levé le pied dans certaines rencontres» et plus particulièrement contre le MCEE. Le président de l'ASK affirmant détenir des preuves matérielles de la forfaiture du gardien de but contre lequel il aurait par ailleurs «intenté une action en justice il y a trois jours». Le dénouement de JSS/CAB ayant influé sur sa démarche nous confiera-t-il. Toutefois une démarche sur laquelle tout un chacun peut légitimement s'interroger compte tenu du temps écoulé mais également sur le mutisme entretenu jusque là sur une affaire de grande gravité. S'agissant du tour de table et de la hauteur de la contribution individuelle, le président du CSA aurait invité les 7 autres membres du CA à y aller de 5 millions de dinars chacun. Les membres y auraient affiché une fin de non recevoir. Disert sur la vie interne du club, il dénoncera la consommation des diverses subventions dont notamment celle affectée par les instances sportives pour l'achat d'un bus qui n'a jamais été acquis, comme il pointera du doigt l'usage à son insu d'une subvention du ministère de la Jeunesse et des Sports dont l'octroi d'un million de dinars à un ancien employé du club suite à une décision du tribunal, s'appesantissant , en l'absence d'une administration vraiment professionnelle, sur une gestion rocambolesque pour ne pas dire une authentique gabegie dans la trésorerie du club ayant causé un grand préjudice aux deniers de l'Etat. Quoiqu'il en soit, la démarche du président du CSA visant à dissoudre la société sportive par actions via un accord de l'AG ne semble pas cohérente dans la mesure où il n'appartient pas à cette dernière de le décider. La SSPA étant régie par les dispositions du Code du commerce comme il semblerait ni plus ni moins qu'une telle menace procède d'une attitude récurrente propre à l'ensemble des présidents de club en butte à des difficultés certes réelles mais qui ont à chaque fois trouvé leur solution. Aussi banale et irrationnelle le serait-elle. Le monde du football professionnel étant encore plus irrationnel. En conclusion, l'ASK recrutera normalement parce qu'il existe tellement de dérogations pour ne pas dire de suberfuges dans lesquels excellent les instances sportives nationales pour éviter au moins l'instabilité sociale, cet épouvantail sociétale qui bouleverse toute logique. A. L.