Depuis quelques années et plus particulièrement ces derniers mois, le discours haineux et les actes de violences propres aux groupuscules d'extrême droite se sont multipliés en France dans une banalisation que plusieurs associations antifascistes ont dénoncée sans susciter de la part des autorités politiques et de la justice des mesures adéquates pour stopper une dérive dangereuse pour la démocratie. Et puis survint un drame qui à soudainement ému et révolté la classe politique et l'opinion publique. Un jeune de 19ans, Clément Maric, étudiant à sciences po, militant antifasciste, est mort jeudi, suite à une agression la veille par un groupe de skinheads. Sept personnes étaient placés en garde à vue hier après-midi, dont celui qui serait l'auteur du crime avec un coup de poing américain. Ce principal suspect est connu pour graviter autour des Jeunesses nationalistes révolutionnaire(JNR) dont le slogan «Croire, combattre, obéir» est celui du fascisme italien. La France a connu jeudi de nombreux rassemblements de condamnation du meurtre qualifié de politique. De gauche, comme de droite les formations politiques ont condamné le meurtre, tout en s'accusant de récupération politique, et demander la dissolution des groupes fascistes. Cette demande n'est pas récente de la part de la gauche et du mouvement associatif antiraciste. Mais au lieu d'avoir une suite c'est une recrudescence des agissements des groupes d'extrême-droite qui anime la réalité française avec comme cible des Maghrébins, des mosquées, des Juifs et des homosexuels. Même le discours de haine se banalise. Dans sa démarche de dédiabolisation le Front national modère son langage et laisse le soin aux groupuscules fascistes et néo-nazis de faire «le sale boulot» avec une complaisance des médias comme le souligne la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem. «Vous, les médias, a-t-elle déclaré, vous devez veiller à ne plus donner plus d'audience que de raison à des groupuscules qui en profitent pour faire passer des idées insupportables pour la démocratie» Les réactions du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur le jour de la mort du jeune militant antifasciste semblent indiquer que les autorités ont pris conscience d'un phénomène qui s'attaque à la République et à la Démocratie. La dissolution de groupes comme les JNR, le Printemps français, Troisième voie et Bloc identitaire, serait à l'étude. M. M.