Plusieurs rassemblements ont été organisés, avant-hier, en France en hommage au jeune militant d'extrême gauche tué à la suite d'une altercation avec des "skinheads" à Paris. Les candidates socialiste et UMP à la mairie de Paris ont été conspuées et n'ont pas pu s'exprimer. A Paris, plusieurs centaines de personnes s'étaient donné rendez-vous dans l'après-midi sur les lieux du drame pour saluer la mémoire de Clément Méric, 19 ans, et dire leur haine de l'extrême droite. Plusieurs des camarades de l'étudiant de Sciences Po, vêtus d'un tee-shirt noir portant l'inscription "Clément à jamais l'un des nôtres", ont déposé, en larmes, une rose à côté du poteau que le jeune homme a violemment percuté après avoir été frappé mercredi en fin de journée. "La vie devant lui" "Clément était un jeune homme plein de vie, fanatique de musique, qui avait la vie devant lui", a déclaré au micro l'un de ses proches. L'un de ses camarades de lutte - Clément Méric militait activement au syndicat Solidaires contre l'extrême droite - confiait à des journalistes que la victime n'était "pas du genre à en découdre". Venue dénoncer "la violence politique", la candidate UMP à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, a été violemment prise à partie par des militants d'extrême gauche et contrainte de quitter les lieux rapidement. "La violence politique, c'est un cancer pour la démocratie", a-t-elle dit par la suite à la presse. "La violence des paroles peut parfois dégénérer en violence des actes", a-t-elle ajouté à propos des agressions verbales dont elle a fait l'objet. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées en fin d'après-midi place Saint-Michel à l'appel notamment du Parti de gauche, du Parti communiste et l'Union nationale des étudiants de France (UNEF). "Socialos trahison" Les dirigeants socialistes n'étaient pas les bienvenus, Jean-Luc Mélenchon, le coprésident du Front de gauche, a exhorté les sympathisants du FG, via un tweet, à se tenir "à distance du PS qui a trop assimilé le PG à l'extrême droite". La candidate socialiste à la mairie de Paris, Anne Hidalgo, a été contrainte de quitter le rassemblement après avoir été conspuée par des militants d'extrême gauche criant "Socialos trahison". Des rassemblements se sont également déroulés dans d'autres villes françaises, notamment à Brest, d'où Clément Méric était originaire, à Lille, Strasbourg et Lyon. L'agresseur présumé arrêté Plusieurs personnes, dont l'auteur probable du coup porté la veille au jeune militant d'extrême gauche, ont été interpellées, a annoncé le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls. Quatre personnes ont été interpellées, a-t-on précisé de source policière. La victime, Clément Meric, un étudiant de 18 ans, se trouvait jeudi dans un état désespéré après avoir reçu la veille au soir un coup violent au cours d'une confrontation entre militants d'extrême gauche et d'extrême droite dans un quartier commerçant de Paris. Selon cette source policière, les enquêteurs ont rapidement disposé de signalements précis et de photos des agresseurs présumés qui graviteraient pour certains autour du noyau dur des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), un groupe d'extrême droite, ce qui reste à affiner dans le temps de la garde à vue et à vérifier, a précisé la source. Les policiers disposaient également de témoignages directs qui ont été utiles à l'enquête, a dit la source policière. Le drame s'est produit vers 16H00 GMT devant de nombreux témoins dans une rue piétonne proche des Grands Magasins et de la gare Saint-Lazare empruntée chaque jour par des dizaines de milliers de passants. Le drame a suscité une vive émotion en France dans la foulée des fortes tensions politiques pendant le débat sur le mariage homosexuel.