Le groupe d'investissements norvégien KLP ne veut plus inclure la compagnie pétrolière française Total dans son portefeuille de placements, en raison de ses activités au Sahara occidental, a indiqué, hier, l'ONG Western Sahara ressource watch (Wsrw). KLP considère que les activités de Total au Sahara occidental sont contraires à l'éthique et estime «illégal» l'accord de Total avec le Maroc pour l'exploration pétrolière et gazière au large du Sahara occidental, a ajouté l'organisation. «KLP croit que les activités de Total sur le plateau continental au large des côtes du Sahara occidental constituent une violation des normes éthiques fondamentales», a déclaré Jeanett Bergan, responsable des investissements chez KLP. Total E&P Maroc, filiale du Groupe pétrolier français, mène des activités d'exploration et de cartographie des gisements pétroliers et gaziers sur le plateau continental au large du Sahara occidental, explique KLP. «La compagnie française a repris ses activités d'exploration pétrolière et gazière au large des côtes du Sahara occidental en 2012 alors que toute activité sur le plateau continental au large des côtes du Sahara occidental est contraire aux normes éthiques fondamentales», ajoute-t-il. Aussi, investir dans Total pourrait-il bafouer les principes éthiques fondamentaux du Fonds d'investissement. Le stock sera donc exclu de ses investissements, indique M. Bergan. KLP a indiqué que sa décision est venue suite à l'examen semestriel des sociétés qu'elle peut inclure dans son portefeuille de placement en fonction de ses critères éthiques. L'action de Total au Sahara occidental est similaire à celle de la société américaine Kerr-McGee en 2005. A cette occasion, Kerr-McGee a été exclu à la fois du Fonds mondial de pension du gouvernement norvégien (Gpfg) et de KLP. Toutefois, cette exclusion sera révoquée en 2006, après que la compagnie ait cessé d'explorer dans la région. Dans le cadre de son dernier examen, KLP a également réadmis trois sociétés dans ses portefeuilles de placement qui sont Bridgestone Corporation, FMC Corporation et BAE Systems. Bridgestone avait résolu les problèmes du travail des enfants au Libéria qui l'a fait tomber sous le coup du code d'investissement éthique de KLP en décembre 2006, alors que la société américaine FMC Corporation n'achetait plus, elle, du phosphate du Sahara occidental occupé, activité qui a conduit à son interdiction en juin 2010. Quant à BAE Systems, qui a été exclu en 2006, il a été réadmis depuis qu'il s'est désengagé de la production d'armes nucléaires, précise KLP. L'ONG Wsrw a indiqué, pour sa part, que les compagnies internationales ne devraient pas contracter des marchés avec les autorités marocaines dans les territoires occupés, car cela légitime politiquement l'occupation. De plus, ces investissements donnent également «des possibilités de travail aux colons marocains et de recettes au gouvernement marocain», ajoute l'ONG qui déclare que ces sociétés étrangères doivent quitter le pays jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée au conflit. R. C.