Devant l'afflux de produits importés, toutes origines et natures confondues, sur nos marchés, le contrôle vigoureux aux frontières est indéniablement nécessaire. Mais pour ce faire, toutes les institutions en charge de cette mission devraient travailler de concert, à savoir les Douanes algériennes et les inspections de commerce. C'est d'ailleurs ce que souhaite voir s'appliquer sur le terrain le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Ce dernier l'a encore une fois recommandé lors d'une visite de travail de deux jours qu'il a entamé, dimanche dernier, dans la wilaya de Tébessa. Au poste frontalier de Bouchebka, Mustapha Benbada a, en effet, exhorté les responsables du secteur du commerce à coordonner leurs efforts avec les Douanes en matière de contrôle de la qualité des produits importés. M. Benbada a aussi indiqué à Bouchebka que la coordination des efforts entre les Douanes et les responsables du commerce vise à «éviter l'inondation du marché national en produits non conformes aux normes (…)». Notons aussi qu'il a été fourni au ministre des indications sur les activités de ce poste frontalier. Il apprendra ainsi que divers produits d'une valeur de plus de 608 millions de dinars ont été saisis en 2012, et plus de 209 millions de dinars depuis le début de l'année en cours. M. Benbada s'est rendu ensuite dans la localité de Chréa où il a inauguré un marché couvert de 56 locaux, réalisé à l'intention des commerçants activant dans l'informel. Ce marché fait partie des 200 sites retenus dans le cadre de la résorption du commerce informel dans la wilaya de Tébessa, pour un montant initial de plus de 181 millions de dinars. Au programme du deuxième jour de sa visite le ministre a inspecté de nombreux projets relevant de son département ministériel, avant de se rendre dans la wilaya de Souk Ahras pour une autre tournée d'inspection. Pour revenir sur le besoin de contrôler les produits importés, il faut dire que l'Algérie a entamé un processus de normalisation et de certification en se référant à la norme européenne. Première action : un rigoureux contrôle sur les importations à qualité douteuse comme l'absence de fiche technique, la non-conformité aux normes de fabrication, la triche sur la qualité des composants du produit. Des cas de ce genre ont été déjà constatés au niveau du laboratoire régional (Alger) de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes. Comme il est aussi utile de rappeler dans ce même contexte qu'un changement important est intervenu concernant le contrôle de la qualité des produits et les sanctions pénales, notamment dans la loi du 8 mars 2009. Ainsi l'article 54 de la même loi stipule que «le refus temporaire d'admission aux frontières d'un produit importé est prononcé en cas de suspicion de non-conformité du produit concerné, en vue de vérifications approfondies ou pour mise en conformité du refus définitif d'admission aux frontières d'un produit importé est prononcé en cas de confirmation soit par constat direct, soit après vérifications approfondies, de non-conformité des produits». En somme cette coordination que veut instaurer le ministre du Commerce n'en est pas moins un moyen pour rendre plus difficile l'entrée sur le territoire national des produits douteux et par voie de conséquence mettre à l'abri les consommateurs. Z. A.