Levée de rideau, hier au Palais des Nations au Club des Pins, sur les travaux du Forum économique et social du cinquantenaire de l'indépendance initié par le Conseil national économique et social (Cnes). Placée sous le haut patronage du président de la République cet évènement qui a réuni toutes les forces de la nation ambitionne l'identification des grandes lignes du développement socioéconomique de l'Algérie post-2015. La rencontre qui a été ouverte par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est aussi une halte pour évaluer les réalisations de l'Algérie depuis l'indépendance et de tirer les enseignements afin d'améliorer la situation et lever les obstacles et contraintes qui vont au travers de la dynamique de développement menée par l'Etat. Les participants auront à débattre des voies et moyens pour un développement durable pour l'Algérie au-delà de 2015. Il s'agira pour eux de chercher les moyens «de satisfaire aux besoins de la population en matière d'emplois notamment», mais aussi d'«imprimer un rythme plus soutenu à la croissance économique». Il sera aussi question pour eux de remettre sur le tapis les phénomènes qui «bloquent la réalisation des objectifs tracés pour le développement du pays à savoir la bureaucratie et la corruption», et de trouver les moyens adéquats pour les dénicher et les combattre. Dans son allocution d'ouverture des travaux, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a mis l'accent sur «la politique économique nationale, sous la conduite éclairée du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a permis de minimiser les effets néfastes de la crise mondiale sur notre pays et de lui donner une marge de manœuvre économique et sociale confortable». Toutefois, poursuit M. Sellal, «cette situation favorable ne doit en aucun cas occulter les nécessaires réajustements et réformes que nous devons opérer pour garantir la consolidation des grands équilibres de l'économie nationale et sa mue vers une diversification induisant des importations réduites et moins de dépendance aux hydrocarbures, une croissance soutenue et un recul du taux de chômage notamment chez les jeunes». Pour atteindre ces objectifs, «le gouvernement s'appuie sur un certain nombre de leviers dont la promotion et l'accompagnement de l'investissement créateur de richesses et d'emplois, l'amélioration du climat des affaires, le soutien à la production nationale ainsi que l'encouragement du partenariat public/privé devant permettre le transfert de la technologie, et du savoir faire au profit de nos appareils de production et de services», a encore expliqué le Premier ministre non sans afficher sa satisfaction de voir mené ce travail scientifique et académique par «les enfants de l'Algérie indépendante et son système d'enseignement et de formation». Rappelant «la pertinence des analyses et propositions du Cnes qui ont fait de lui un instrument d'évaluation et de prospective en matière économique et sociale que le gouvernement écoute», le Premier ministre dira que beaucoup d'intérêt sera accordé aux résultats des travaux en espérant retrouver des suggestions et des propositions concrètes susceptibles d'être mise en pratique sur le terrain à court et moyen terme, pour contribuer ainsi à faire avancer le pays. Auparavant, Sellal n'a pas manqué d'évoquer des chiffres pour démontrer les avancées réalisées par l'Algérie depuis son indépendance. Le PIB (Produit intérieur brut) est passé de 15 milliards de dinars en 1962 à 3 698,7 milliards de dinars en 2000 à 15 812,4 milliards de dinars en 2012. L'économie algérienne se porte bien et est désormais classée dans la catégorie «des pays à développement humain élevé» par les organismes internationaux et les agences spécialisées de l'Organisation des Nations unies, dira encore le Premier ministre rappelant par là même que l'Algérie représente la troisième réserve mondiale en matière de gaz de schiste, ce qui permettra de poursuivre le développement économique. Seulement, déclare encore Sellal, «il est temps de prendre les choses au sérieux et de développer l'économie nationale à travers la production», assurant de la volonté de continuer à améliorer le climat des affaires. Enfin à propos de la règle économique 51/49, le Premier ministre a encore une fois rappelé que sa révision est exclutepour le moment, d'autant que beaucoup de partenaires économiques de l'Algérie l'acceptent. Et de conclure que «Si cette règle pose problème pour les petites entreprises dans certains secteurs, nous sommes prêts à étudier sa révision à l'avenir.» Les travaux se poursuivront en ateliers jusqu'à jeudi, journée consacrée à la lecture des recommandations qui en découleront. B. A.