La secte islamiste Boko Haram a encore frappé, mardi après-midi, à Maiduguri dans le nord-est du Nigeria, en tuant au moins onze étudiants et leur professeur, trois jours seulement après une attaque similaire à Damaturu contre des établissements scolaires. Le bilan final de ces deux attaques n'est pas définitif mais il risque de dépasser la vingtaine de morts, en raison des blessés graves qu'il y a eu lors de ces attaques contre des établissements scolaires du secondaire, au moment même des examens du baccalauréat, ont indiqué les médias nigérians, citant des sources sécuritaires et médicales locales. Selon des témoignages, une autre attaque de Boko Haram s'est produite contre une communauté de pêcheurs au bord de la rivière Alau, à 10 kilomètres de Maiduguri, mais on ignore à quel moment elle est survenue et le nombre exact de victimes qu'elle a fait. Dans la nuit de dimanche à lundi, Boko Haram s'était attaqué à d'autres établissements scolaires, tuant au moins neuf élèves et deux professeurs, à Damaturu. Ces nouvelles attaques sont considérées comme des opérations de représailles contre les habitants de la région, accusés par les terroristes de Boko Haram de collaborer avec les forces de sécurité d'Abuja. En effet, l'armée nigériane a lancé depuis la mi-mai une véritable offensive contre ce groupe terroriste, qui a fait allégeance à Al-Qaïda depuis fin 2009 et qui est également soupçonné de participer à la déstabilisation du Mali voisin en soutenant les islamistes maliens. Pour rappel, l'état d'urgence a aussi été décrété dans les Etats de Borno, Yobe et Adamawa (nord-est) pour mieux sécuriser ces régions et lutter efficacement contre cette secte, qui cherche à imposer la loi islamique dans le nord musulman du Nigeria. Dans un message audio, le porte-parole présumé de Boko Haram, Abu Zinnira, a déclaré mener une «guerre ouverte» à la jeunesse de Maiduguri et de l'Etat de Yobe, l'accusant d'avoir collaboré avec l'armée nigériane contre le groupe islamiste. «Nous vous déclarons une guerre ouverte parce que vous avez formé une alliance avec l'armée et la police nigériane pour combattre nos frères», a-t-il indiqué dans ce message, dont des copies ont été transmises aux agences de presse occidentales. Le message a été lu en langue locale (haoussa). «Nous appelons tous les parents qui tiennent à la vie de leur fils de l'empêcher de mettre nos membres en danger, sinon il est mort», menace-t-il. La veille, le général Olukolade, porte-parole des armées, avait évoqué dans un communiqué les actions de jeunes structurés au sein de milices privées «organisées pour aider à repérer les terroristes au sein de leurs communautés», dans les régions concernées par l'état d'urgence. A noter que les attentats de Boko Haram et la répression de l'insurrection par les forces de sécurité ont fait au moins 3 600 morts depuis 2009, selon l'ONG Human Rights Watch. Par ailleurs, une soixantaine de personnes a été tuée par des hommes armés dans quatre villages du nord-ouest du pays, selon l'agence de presse chinoise Xinhua. «Les villages affectés sont ceux de Kizara, de Shemori, de Dajibga et de Keita», a indiqué au média chinois une source résidente de la zone. «Une centaine d'hommes armés a envahi le village de Kizara dès 3h00 du matin, heure locale, et entrepris d'attaquer au fusil AK-47 les habitations de villageois pauvres, tuant un nombre indéterminé d'habitants, dont le chef du district Kizara Bello Ibrahim, qui a été brutalement assassiné devant ses femmes et enfants», a ajouté une source sécuritaire à Xinhua sous couvert d'anonymat. Aucune piste n'est encore évoquée pour identifier ces criminels. L. M/Agences.