Quarante-six personnes ont été tuées cette semaine dans le nord-est du Nigeria, lors d'attaques revendiquées par la secte islamiste Boko Haram et dans des affrontements consécutifs avec les forces de l'ordre, ont indiqué, hier, des sources médicales. Ces victimes ont été dénombrées à Damaturu et Potiskum, dans l'Etat de Yobe, ainsi qu'à Maiduguri, capitale de l'Etat voisin de Borno. Des explosions et des tirs ont retenti, jeudi, dans ces trois villes et les tueries se sont poursuivies vendredi à Damaturu avec une rare violence. La situation était généralement calme, hier matin, malgré des tirs sporadiques localisés, selon des témoins et membres des forces de l'ordre. Un responsable à l'hôpital de Damaturu a affirmé à la presse que 19 corps avaient été déposés à la morgue. «Nous avons 19 corps à la morgue parmi lesquels 3 soldats, 3 policiers et 13 civils. Tous ont des blessures par balle», a affirmé cette source ayant requis l'anonymat. Vendredi, d'autres sources avaient fait état de 7 autres morts à Damaturu et Potiskum, ce qui porte le bilan dans l'Etat de Yobe à 26. Un couvre-feu y a été imposé. A Maiduguri, un infirmier de l'hôpital universitaire a fait aussi état hier de 20 morts. «Au total, 20 corps ont été déposés à la morgue ici. Tous sont des victimes des attaques des membres présumés de Boko Haram», a-t-il déclaré. La secte, classée sur la liste rouge des organisations terroristes en Afrique, a revendiqué cette nouvelle vague d'attaques. «Nous sommes responsables des attaques de Maiduguri, Damaturu et Potiskum», a déclaré, vendredi soir, à la presse, un homme se présentant comme un porte-parole du groupe, Abul Qaqa (bien Abul Qaqa), qui s'exprime régulièrement en son nom. «Nous avons mené ces attaques pour venger nos frères tués par les forces de sécurité en 2009», a-t-il dit en référence à une insurrection de la secte en juillet 2009, qui avait été brutalement réprimée par les forces de l'ordre, faisant des centaines de morts. Le porte-parole a assuré que Boko Haram continuerait de commettre des violences. La secte, qui s'est attribuée de nombreuses attaques, a notamment revendiqué l'attentat suicide d'août contre le siège des Nations unies à Abuja qui avait fait 24 morts. «Nous allons continuer notre guerre contre l'Etat nigérian jusqu'à l'abolition de la laïcité et la création d'un Etat islamique», a-t-il dit.