Un hélicoptère militaire a été touché par les insurgés au cours de frappes aériennes menées par l'armée contre les bastions de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, selon une source militaire. L'armée nigériane a imposé hier un couvre-feu total dans plusieurs quartiers de la ville de Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno (nord-est) et fief des islamistes de Boko-Haram, au quatrième jour d'une vaste offensive dans toute la région. «En vue de mener des opérations spéciales suite aux récentes attaques de Boko Haram, (un) couvre-feu est imposé 24h/24 dans les secteurs suivants» de Maiduguri, a annoncé l'armée dans un communiqué, citant 12 quartiers considérés comme des fiefs de l'organisation islamiste. Le Nigeria mène depuis mercredi une offensive majeure contre le groupe islamiste Boko Haram, déployant plusieurs milliers de soldats dans les trois Etats voisins de Borno, Yobe et Adamawa, dans le Nord-Est, où l'état d'urgence a été décrété, pour reconquérir des zones passées sous contrôle des insurgés. Le général Chris Olukolade, porte-parole des armées, a indiqué hier dans un autre communiqué que l'armée avait «appréhendé 65 personnes s'avérant être des terroristes» qui tentaient de fuir les camps islamistes attaqués par les forces gouvernementales et d'infiltrer la ville de Maiduguri. En 2009, des soldats avaient mené une vaste offensive à Maiduguri, tuant plus de 800 personnes, dont le chef charismatique de Boko Haram à l'époque, Mohamed Yusuf, et forçant les islamistes à cesser leurs activités pendant près d'une année. C'est dans ce contexte, qu'un hélicoptère militaire a été touché par les insurgés au cours de frappes aériennes menées par l'armée contre les bastions de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, selon une source militaire hier. «Un de nos hélicoptères a été touché par les insurgés hier (vendredi) au cours d'une opération mais il a pu rentrer à la base sans qu'il y ait de victimes», a déclaré une source militaire sous couvert d'anonymat. L'armée avait annoncé vendredi avoir tué «plusieurs dizaines» d'insurgés et avoir détruit des camps de «terroristes» au cours de frappes aériennes et d'attaques terrestres. «Des armes lourdes, dont des canons anti-aériens et anti-char ont été aussi détruits», avait déclaré le général Chris Olukolade. L'offensive que mène l'armée contre le groupe islamiste Boko Haram a fait fuir hier des habitants de villages dans le nord-est du Nigeria, craignant d'être touchés par les combats entre les insurgés islamistes de Boko Haram et l'armée. Cette opération pourrait être la plus importante jamais menée contre le groupe islamiste et c'est la première fois que l'armée a recours à des frappes aériennes sur son propre sol depuis 25 ans. Le Nigeria a lancé une offensive majeure contre le groupe islamiste cette semaine, déployant plusieurs milliers de soldats dans trois Etats de cette région, où l'état d'urgence a été décrété pour reconquérir des zones passées sous contrôle des insurgés. Des habitants de Marte, un des districts contrôlés par Boko Haram, dans le nord de l'Etat de Borno, ont fui en direction de la frontière camerounaise, effrayés par les bruits d'explosions et face aux pénuries sur place. Cette région très isolée et faiblement peuplée a des frontières extrêmement poreuses, et les groupes criminels ainsi que les armes y vont et viennent librement depuis des années. Les postes frontières jusqu'ici inoccupés «ont tous été pris en charge par des agents de la sécurité pour éviter la fuite ou l'infiltration d'insurgés», a déclaré l'armée dans un communiqué. Dans un communiqué vendredi, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, s'est dit «profondément préoccupé par les combats dans le nord-est du Nigeria». L'armée nigériane a été accusée de violations des droits de l'homme pendant les campagnes de répression menées contre Boko Haram, à tel point qu'elle pourrait être condamnée pour crimes contre l'humanité, selon Human Rights Watch (HRW).