Le sport est devenu une industrie qui brasse des sommes d'argent colossales pour des transferts de joueurs, des paris sur les matchs, des droits à l'image des sponsors, des publicités. Toujours plus de spectateurs, toujours plus d'audimat, toujours plus d'événements, encore et toujours plus d'argent. Le sport est devenu une machine à alimenter le vertige du quantitatif. L'évolution vers le sport spectacle est inéluctable dès lors que l'on passe professionnel, et il est clair que le sport de haut niveau ne peut plus exister sans argent, et celui-ci provient généralement des aides de l'Etat. De même, il n'y a pas de sport de masse sans sport d'élite, ni de sport d'élite sans sport de masse. Mais il ne faut pas croire que le sport de masse présente les mêmes retombées économiques que le sport d'élite, même si le premier peut bénéficier des retombées du second. Il est tout simplement question de «l'ombre» que le football fait aux autres sports avec ses sommes colossales récoltées ça et là. Pour exister, il faut de l'argent. Pour trouver cet argent, il faut créer un grand spectacle qui plaît aux foules qui viennent nombreuses assister au show. Le sport amateur est subventionné par l'Etat, mais le sport professionnel doit se prendre en charge. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Mohamed Tahmi, ne cesse de répéter que «l'autonomie des institutions sportives doit être exercée dans le respect des lois». En d'autres termes, tout doit être contrôlé par l'Etat y compris l'argent des sponsors. Bien que le ministre de la Jeunesse et des Sports ne soit pas rentré dans les détails de la manière dont ce contrôle de l'argent des sponsors doit être appliqué, il est évident que ce cas est très important dans la mesure où cette manne est «dilapidée» par le paiement des joueurs séniors ! Il faut d'abord trouver des solutions réglementaires aux fédérations, ligues, associations et leur mode de fonctionnement, mais aussi comment gérer la période de transition en ce qui concerne le professionnalisme. L'actuelle loi en vigueur ne permet pas au MJS de financer les activités des clubs professionnels, c'est pour cette raison que l'Etat, à travers un comité interministériel en avril 2010, a décidé de prendre certaines mesures pour pouvoir aider les clubs professionnels. L'accroissement des enjeux dans le sport a fait que l'on doit aujourd'hui contrôler un maximum de choses. Le sport est un secteur économique, certes, mais trés particulier : il est constitué d'amis, dont certains se retrouvent parfois sous les projecteurs, avec les exigences que cela suppose, et qu'il faut assumer. Les droits à la télévision, le sponsoring, les budgets, les transferts, tout cela font que le sport business n'a jamais autant flambé. Il nous dévoile l'univers des pros de la gagne, de ceux qui empochent des millions pendant que le monde va mal, crime mondiale oblige. Toutes les disciplines sportives sont de plus en plus corrompues et touchées par ce manque d'éthique. Les footballeurs qui touchent des sommes souvent disproportionnées n'y sont pour rien; ce sont leurs agents véreux qui négocient avec les clubs au plus offrant et s'attribuent une bonne commission sur chaque transaction; et les clubs payent pour satisfaire les supporters et gagner plus de fric avec les produits dérivés ou lancer un autre business plus lucratif. Les sportifs, surtout des footballeurs, très souvent n'ont rien à dire au sujet de leurs salaires qui leur sont annoncés souvent par leur manager. Ils les dépensent ensuite sans vraiment être conscient de ce qu'ils gagnent; dépassés qu'ils sont un peu par les sommes astronomiques qu'ils empochent ! F. C.