Tout au long de l´année, et particulièrement en fin de saison sportive, le rendement de l´entraîneur ou du joueur est remis en question. Les mauvais résultats rendent les jugements plus virulents. Les termes élogieux utilisés quelque temps auparavant sont vite oubliés. Les comportements prennent une fâcheuse tendance à la généralisation, à l´excès, au mélange des genres entre pratique de masse et de distraction et pratique compétitive, à but lucratif. Dans le sport de haut niveau, la performance est exigée. Toute peine mérite salaire. Mais tout salaire implique efforts et sacrifices. Dans ce type de pratique, les intérêts financiers sont plus ou moins élevés en fonction du standing de l´équipe et du niveau de la compétition. Le Real a longtemps hésité avant de se séparer de Beckham. Celui-ci rapportait au club et aux sponsors, des millions de dollars en produits dérivés et publicitaires, notamment dans les pays asiatiques où Beckham jouit d´une extraordinaire popularité. Il en est de même aux USA. Le joueur y occupe déjà une place incontestée de star du show business. Il la doit à son image de marque, beaucoup plus qu´à ses qualités mondialement reconnues de footballeur de talent. Car la performance dans le haut niveau est synonyme de spectacle générateur de profits. Elle est partie intégrante du monde des affaires et de la haute finance. Le club, le sportif, voire la sélection, sont assimilés à une entreprise qui attend des retombées bénéfiques et concrètes à ses investissements. Dans ce type d´activité, il n´y a plus de place, ou alors de plus en plus rarement, à la philanthropie. L´essentiel n´est plus de participer, pour paraphraser De Coubertin. Les jeux Olympiques modernes qu´il a lancés sont depuis des années déjà, amplement intégrés à un système où l´argent est le nerf de la guerre mais aussi son roi absolu. Sans fric, il ne peut y avoir de jeux. Ou tout au moins, tels que les actuels. Leur envergure universelle et leurs coûts faramineux en ont fait une manifestation impossible à organiser pour la grande majorité des pays. Dans le même cas, citons la Coupe du monde de football et, à un degré moindre, les Mondiaux d´athlétisme qui, pour plus de profits, sont passés depuis 1993 à un rythme biennal. Faut-il s´étonner alors de voir les meilleurs sportifs se transformer en machines à faire du spectacle et des résultats. Les athlètes dont l´organisme n´en peut plus plus d´être sollicité, sont aisément tentés par des méthodes et des produits «boostant» leurs capacités, mais contraires à l´éthique et totalement nuisibles à leur santé morale et physique.