L'Algérie est aujourd'hui entourée de dangers extérieurs et les problèmes reviennent sous d'autres formes que ceux ayant prévalu dans le passé, a indiqué lundi à Alger la moudjahida, membre du Conseil de la nation, Mme Zohra Drif Bitat. "Il faut être conscient des dangers extérieurs qui guettent l'Algérie et ce n'est pas un hasard si les problèmes d'aujourd'hui reviennent sous d'autres formes que ceux ayant prévalu dans le passé", a déclaré Zohra Drif Bitat, ancienne condamnée à mort, dans une conférence au siège de la direction générale de la Douane. Le pays "se porte bien aujourd'hui et en 1830 l'Algérie était riche et développée, avec par exemple un niveau d'éducation qui égalait celui de l'Europe, mais avait surtout d'énormes créances sur la France", a-t-elle précisé. C'est pourquoi elle a insisté pour "revenir chaque fois au passé (de l'Algérie) afin de comprendre les enjeux des évènements du présent et se projeter dans une bataille où les nations n'oublient pas" les faits du passé. Pour faire le lien entre passé et présent, Zohra Drif Bitat a rappelé que la France n'a pu "pacifier toute l'Algérie qu'après 45 ans (1830-1875) d'affrontement avec les différentes rebellions populaires" et que "l'Emir Abdelkader a été trahi par un souverain d'un pays voisin". "Peut-être que nous devons blâmer nos mères et ma génération parce que nous n'avons pas éduqué, après 1962, nos enfants dans la haine et le rappel des souffrances commises par le colonisateur durant plus d'un siècle alors que nous voulions juste semer dans leur esprit la joie de vivre dans un pays qui a récupéré son indépendance" a-t-elle relevé. Une occasion pour Zohra Drif Bitat de dire encore que "l'Algérie a mené une guerre dure et terrible devant la France qui était la 4ème puissance mondiale à l'époque et avec le soutien de l'OTAN, comme ce fut le cas de l'invasion de l'Irak". La conférencière a appelé "les jeunes d'aujourd'hui à toujours se souvenir des sacrifices des martyrs et du peuple algérien tout entier parce qu'ils n'ont de pays que l'Algérie malgré tous les problèmes vécus actuellement".