“Quelle haine !” regrette Mme Drif-Bitat, avocate de métier, qui qualifie d'“extrêmement graves” les ”injures” de BHL proférées envers les chouhada, les anciens combattants et tout le peuple algérien. Décidément, le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie est bien parti pour raviver la “haine” qui alimente à ce jour des nostalgiques, notamment du côté français. Le porte-voix de ces derniers n'est autre que Bernard Henry Levy, (BHL), dont les attaques contre l'Algérie qu'il “regrette d'avoir perdue” continuent, après sa première sortie à l'occasion du colloque organisé dernièrement à Marseille, à l'initiative du quotidien algérien El Khabar et de l'hebdomadaire français Mariane. BHL a récidivé, avant-hier, à travers un article de presse publié par l'hebdomadaire français Le Point. En Algérie, la réplique à ses attaques émanera de Mme Zohra Drif-Bitat, héroïne de la guerre de Libération nationale. Après sa première réplique “en live” lors du face-à-face qui l'avait opposée au même BHL à Marseille, la moudjahida est revenue sur le même sujet, hier, lors d'une conférence-débat à la salle Atlas d'Alger. Pour Mme Zohra Drif-Bitat, la sortie de BHL exprime “le dépit et le désespoir de quelqu'un qui n'arrive pas à accepter de perdre l'Algérie et de voir ce qu'elle est devenue après 50 ans d'Indépendance seulement”. “Quelle haine !” regrette la moudjahida, avocate de métier, qui qualifie d'“extrêmement graves” les “injures” de BHL proférées envers les chouhada, les anciens combattants et tout le peuple algérien. “Il le fait en qualité de quoi ?”, s'interroge-t-elle en substance, même si elle a auparavant trouvé la réponse à cette question dans le fait que “si BHL cherche toujours à délégitimer tous les mouvements légitimes des peuples, notamment celui du peuple palestinien, c'est parce qu'il est avant tout juif”. Chose que BHL, lui-même, reconnaît. Pourquoi ce “révisionnisme” de la guerre de Libération, cinquante ans après l'Indépendance de l'Algérie ? Dans sa réponse, Mme Zohra Drif-Bitat expliquera que ce qui se passe aujourd'hui dans le monde arabe, communément désigné par le Printemps arabe, et notamment dans le nord de l'Afrique, exprime clairement la volonté de l'Occident de revenir dans cette région pour “une colonisation sous une autre forme”. Pour elle, l'exemple de la Libye est édifiant : “Vous savez bien ce qu'était le prétexte de protéger les civils dans ce pays, avancé par les Occidentaux dont le régime de Kadhafi n'arrangeait plus les intérêts, quand bien même il a servi durant une quarantaine d'années”. À l'occasion, Mme Zohra Drif-Bitat n'a pas pu cacher son inquiétude pour l'Algérie. “Nous sommes en train de vivre un moment crucial où l'Occident revient à ses mêmes anciennes méthodes ; curieusement, 50 ans après l'Indépendance de notre pays, les termes utilisés par les Occidentaux n'ont pas du tout changé, sinon qu'ils sont actualisés”, commente-elle, non sans réitérer sa fierté de voir tout de même l'Algérie recouvrer sa souveraineté et “réaliser des progrès énormes en 50 ans d'Indépendance”. Dans la foulée, la moudjahida estime incongru de voir des Algériens “aller discuter des problèmes de leur pays, des affaires internes à l'étranger”. Ce reproche étant fait, se pose alors la question : les Algériens tournent-ils le dos délibérément aux tribunes algériennes ou recourent-ils à des pays étrangers par manque de canaux d'expression ? “Les Algériens ont largement la possibilité de s'exprimer ici à travers les nombreux organes de presse ouverts à tous”. Tel est l'avis de Mme Zohra Drif-Bitat. F A