Par Badiâa Amarni Les statistiques qu'affiche l'ONS (Office national des statistiques), pour le mois de mai dernier, font état d'une inflation qui a atteint les 6,9% permettant ainsi de revoir à la baisse l'indice des prix à la consommation, notamment des produits agricoles frais. Mais ce rythme sera-t-il maintenu, notamment avec l'approche du mois sacré du Ramadhan connu pour ses hausses vertigineuses des prix en l'absence d'un contrôle rigoureux des autorités concernées qui fait que les commerçants imposent leur diktat aux consommateurs ? Cette baisse intervenue après une hausse exceptionnelle du rythme d'inflation annuel, fixé à 8,9% en 2012, s'explique essentiellement, selon l'ONS, «par un recul de près de 3% des prix des produits agricoles frais». En effet, l'indice des prix à la consommation a reculé de 0,7% en mai 2013 pour le deuxième mois consécutif (0,4% en avril), en raison surtout d'une baisse de 1,6% des prix des biens alimentaires, entraînée par un recul de 2,99% des produits agricoles frais par rapport à avril dernier. En mai dernier, le prix de certains produits agricoles frais a chuté, notamment les légumes frais avec - 10,7%, dont la tomate (-24,7%), la pomme de terre (-19,2%), la betterave (-15,6%), la salade (-18%) et la courgette (-10,2%). D'autres produits ont également connu des baisses toujours au mois de mai, et concerne les œufs avec 4%, la viande de poulet avec 3,2% et à un degré moindre la viande de mouton, avec seulement 0,9%, et la viande de bœuf avec seulement 0,4%. Concernant les poissons, les sardines fraîches ont connu une stagnation de prix à 0,33%, alors que les crevettes rouges ont reculé de près de 3% et le rouget de près de 2%, contrairement au pageot et au merlan qui ont continué leur augmentation respectivement de 3,8% et 2,6%, toujours selon les chiffres de l'ONS. Pour les produits alimentaires industriels, ils ont, pour leur part, connu une très légère baisse de près de 0,2%, en raison essentiellement du recul des prix du sucre (-0,6%), des boissons (-3,3%), du café et thé (-0,4%), alors que les huiles ont légèrement augmenté de 1,4%. En outre, l'office relève que «les prix des produits manufacturés ont marqué une hausse minime de 0,1%, alors que les services se sont caractérisés par une relative stagnation en mai dernier par rapport au mois précédent». Il ajoute que «corrigé des variations saisonnières, l'indice des prix à la consommation a accusé, en mai dernier, une baisse de 0,2% par rapport à avril». En glissement annuel pour la période allant de mai 2012 à mai 2013, l'indice des prix à la consommation «a augmenté de près de 4%, tiré par une hausse de 3,2% des produits alimentaires avec 4% pour les produits agricoles frais et 2,4% pour les produits alimentaires industriels». Les produits manufacturés ont également connu «une hausse de 2,7% et les services de 5,6% en mai dernier par rapport au même mois de l'année écoulée». Pour les cinq premiers mois de 2013, «l'indice des prix à la consommation a connu une augmentation de 4,8% par rapport à la même période en 2012 en raison d'une hausse généralisée des prix des produits alimentaires, agricoles et industriels», indique l'ONS. «Les produits agricoles frais ont augmenté, durant cette période de 7,3%, les produits industriels de 3,2%, les biens manufacturés de 3,4% et enfin les services de 6,7%. A l'exception des baisses des prix de la pomme de terre (26%), la viande de poulet (5,4%) et le sucre de près de 1%, tous les autres produits alimentaires ont augmenté durant les cinq premiers mois 2013 par rapport à la même période de l'année dernière», explique encore l'ONS. Les hausses les plus importantes ont concerné notamment les viandes et poissons en conserve (25,7%), les viandes de mouton (19%), les viandes de bœuf (16,8%) et les poissons frais (11%). Idem pour les fruits qui ont enregistré une hausse de 8,5%, les légumes avec 6,3%, les huiles et graisses avec 3,2% et lait et dérivés avec 1,7%. Selon les prévisions de la Banque d'Algérie, une forte baisse de l'inflation est prévue au courant de cette année pour se situer autour de 4 à 5%. B. A.