Les vice-ministres russes des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov et Guennadi Gatilov doivent s'entretenir, mardi à Genève, avec des représentants de l'opposition syrienne dans le cadre de la préparation de la future conférence internationale sur la Syrie, a annoncé mardi M. Bogdanov. "Les représentants de deux groupes de l'opposition syrienne se rendront de Paris à Genève. Un des groupes est celui du Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), dirigé par Haitham Manaa", a indiqué le diplomate sans citer le deuxième groupe. "Nous avons toujours déclaré à nos partenaires américains ainsi qu'à (l'émissaire spécial de l'Onu et la Ligue arabe pour la Syrie) Lakhdar Brahimi qu'il était indispensable que l'opposition syrienne soit représentée le plus largement possible à la conférence", a-t-il ajouté à l'agence Ria Novosti. "Nous estimons qu'il est nécessaire d'impliquer dans le travail de la conférence le plus grand nombre de ces groupes de l'opposition pour ne pas avoir de problèmes lors de la mise au point des décisions et, surtout, de l'application de ces dernières", a-t-il poursuivi. La Russie et les Etats-Unis cherchent à organiser une conférence de paix internationale baptisée "Genève-2", qui réunirait pour la première fois des représentants du régime syrien et de l'opposition, afin de tenter de trouver une issue au conflit qui a fait plus de 94.000 morts depuis mars 2011 selon une ONG syrienne. En outre, M. Bogdanov a indiqué que son gouvernement espère qu'un éventuel accord entre le gouvernement et l'opposition syriens n'entraînera pas de vacance de pouvoir dans le pays. "Les erreurs commises en Irak, lorsqu'on a dissout l'armée et les structures publiques, provoquant ainsi le chaos dans le pays, ne doivent pas être répétées. C'est-à-dire qu'une continuité est nécessaire. Il faut empêcher l'apparition d'un vide dans la gestion du pays. Cela concerne évidemment les forces de sécurité et de l'ordre", a dit le vice-chef de la diplomatie russe. La Russie a averti lundi que la décision des pays du groupe des "Amis de la Syrie" d'octroyer une aide militaire "pratiquement illimitée" aux rebelles syriens ne peut qu'inciter l'opposition à une solution "militaire destructrice" pour la Syrie. Lors de leur réunion vendredi à Doha au Qatar, les onze pays du groupe des "Amis de la Syrie", dont les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, ont convenu, pour "changer l'équilibre des forces sur le terrain", de fournir d'"urgence" tout le matériel et les équipements nécessaires à l'opposition sur le terrain, chaque pays le faisant à sa manière.