Par Hasna Yacoub Le secrétaire d'Etat chargé de la communauté nationale à l'étranger, Belkacem Sahli s'est entretenu hier à Alger avec le ministre britannique de l'Immigration, Mark Harper, en visite de travail en Algérie. L'entretien a été suivi de discussions élargies aux membres des deux délégations sur les «relations humaines et consulaires» qu'entretiennent les deux pays. Les experts des deux pays ont procédé à une évaluation du mécanisme informel sur les relations humaines et consulaires, mis en place en novembre 2012 lors de la visite de travail de M. Sahli à Londres. Il a également été question des voies et moyens à même de faciliter la délivrance de visas aux ressortissants des deux pays. C'est ce qu'ont confirmé M. Sahli et son invité qui, à l'issue des entretiens, ont animé conjointement une conférence de presse à la résidence d'Etat Djenane El Mithak. Le secrétaire d'Etat chargé de la communauté nationale à l'étranger a précisé que la visite de travail du ministre britannique fait suite à la décision des deux pays de mettre en application le protocole d'accord, signé en 2006, relatif à la facilitation de la circulation des personnes et à l'expulsion des immigrés clandestins. M. Sahli a rappelé son déplacement en Grande-Bretagne en novembre dernier qui a permis, a-t-il dit, de mettre en place un mécanisme de suivi des relations humaines et consulaires. «Nous avons travaillé pendant les six derniers mois en étroite collaboration où nous avons tenu pas moins de 14 réunions. Cela a permis de trouver des solutions à de nombreux problèmes et nous allons encore collaborer pendant les six prochains mois afin d'aplanir l'ensemble des contraintes», a déclaré M. Sahli. Le secrétaire d'Etat a longuement expliqué que l'Algérie sera dorénavant informé très rapidement sur le cas de l'ensemble des Algériens emprisonnés en Grande-Bretagne afin de lui permettre d'organiser leur rapatriement. Au sujet des facilitions de la circulation des personnes, M. Sahli a indiqué que l'Algérie a soumis à l'Angleterre un projet pour réduire les délais et élargir l'octroi des visas. «Nous nous félicitons de la coopération britannique qui prendra le temps d'étudier notre proposition. De notre côté nous avons pris des mesures pour prolonger et élargir l'octroi des visas aux Britanniques dans le cadre de la loi. Nous allons pour certains cas, notamment des hommes d'affaires, octroyer des visas de deux ans», a dit M. Sahli ajoutant qu'un accord de principe a été conclu entre les deux parties pour l'accès de la communauté algérienne en Grande-Bretagne qui avoisine les 30 000 individus, à l'enseignement de la langue arabe, amazigh et la culture musulmane. M. Sahli a précisé que la forme reste à définir «nous allons voir s'il faudra ouvrir des écoles, des centres de formation ou utiliser l'enseignement à distance à travers Internet». En prenant la parole, M. Mark Harper a tenu à évoquer les excellentes relations algéro-britanniques indiquant que les entretiens avec les responsables algériens ont été très positifs et permettent l'amélioration des relations entre les deux pays. «Il ne s'agit pas pour la Grande-Bretagne de signer un accord pour l'expulsion des immigrés clandestins mais aussi d'offrir les meilleures conditions aux Algériens qui viennent s'installer de manière légale. De prendre en charge au mieux les étudiants algériens et de leur garantir le meilleur enseignement», a déclaré M. Harper qui, en réponse à une question sur le nombre d'algériens résidants de manière irrégulière dans son pays, dira «il est difficile de connaître leur nombre mais je tiens à vous préciser qu'il existe deux catégories de personnes qui sont concernées par l'expulsion. Il s'agit, en premier lieu, des personnes qui ont commis des crimes et qui ont purgé leur peine et en second lieu, des personnes arrêtées dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine». Sur ce point, M. Sahli a tenu à préciser que l'Algérie n'a signé aucun accord lui permettant le transfert des prisonniers, «ce problème s'est posé pour le transfert des prisonniers algériens en Irak. Cela n'était pas possible pour la simple raison que ni la Constitution, ni les lois algériennes ne permettent un tel transfert». A une question sur la possibilité que des Algériens résidants depuis longtemps mais de manière illégale en Angleterre puissent bénéficier d'une régularisation, M. Harper a, en répondant, préféré encourager les personnes installées légalement en Grande-Bretagne à formuler leurs demandes pour l'octroi de la résidence «nous allons traiter chaque demande de manière transparente et équitable et nous allons les aider à s'intégrer dans notre société». Enfin, questionné sur les grandes lignes contenues dans la proposition algérienne pour la facilitation d'octroi de visas, M. Sahli expliquera que «l'Algérie a décidé de faire valoir les relations humaines dans sa collaboration avec les autres pays. C'est sur instruction du président de la République que le gouvernement a décidé de mettre en avant les relations humaines au même rang que les échanges économiques et politiques. Nous avons entamé des discussions avec plusieurs pays comme la Suisse, la Belgique et l'Espagne. Avec ce dernier pays, nous avons signé notre premier accord en décembre dernier pour alléger l'octroi des visas. Nous espérons que d'autres suivront car la facilitation d'octroi de visas va permettre de lutter contre l'immigration clandestine». H. Y.
Extradition d'Abdelmoumene Khalifa : «Ce cas est en dehors de nos prérogatives» Lors de la conférence de presse conjointe animée hier, par le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger, Belkacem Sahli et le ministre britannique de l'Immigration, Mark Harper, une question se rapportant sur les raisons des lenteurs enregistrées dans l'extradition de Abdelmoumene Khalifa a été posée aux deux conférenciers. Il s'agissait notamment de savoir si la raison de la non extradition du golden boy était liée au fait que l'Algérie n'avait aucun accord permettant le transfert des prisonniers, comme l'a déclaré M. Sahli. Le secrétaire d'Etat a alors dit que les secteurs qu'il dirige ainsi que son invité M. Harper, n'ont aucune relation avec le cas Khalifa «ce cas-là est en dehors de nos prérogatives. Cette question devrait être posée au ministère de la Justice». Dans le même sillage, le ministre britannique a appuyé la réponse de M. Sahli en soulignant que les entretiens qu'il a eu avec ses homologues algériens ne portent pas sur les échanges de prisonniers mais sur les prisonniers ayant purgé leur peine «en ce qui concerne le cas précis que vous avez cité, je pense que vous avez eu droit à la réponse appropriée de votre ministre». Tenant à être encore explicite, M. Sahli reprendra la parole pour éclaircir sa réponse. «l'Algérie n'a aucune convention avec un quelconque autre pays pour le transfert des prisonniers ni pour l'extradition des personnes qui ont commis un crime sous d'autres cieux. Mais l'Algérie a signé des conventions pour l'extradition des personnes qui ont commis des crimes ou délits sur le sol algérien avant de prendre la fuite.» H. Y.