Qui emportera la décision? Neymar et Iniesta se disputent sans doute le titre de meilleur joueur de la Coupe des Confédérations lors de la finale Brésil-Espagne au Maracana aujourd'hui, qui proposera parallèlement des duels de latéraux prépondérants. Casquette à l'envers, sourire d'adolescent et cheveux soignés, la jeune star de la «Seleçao» s'est présentée en conférence de presse vendredi pour faire le point, reniflant sans cesse, lui qui a l'habitude d'enrhumer ses adversaires. «Mon objectif n'est pas d'être le meilleur du monde, mais de jouer les meilleures compétitions du monde», a-t-il souligné. Sincère ou non, toujours est-il que le N°10 brésilien a réussi pour l'heure un tournoi de haute volée, avec trois «golaços» (beaux buts), deux passes décisives, des participations dans d'autres buts et le tout nimbé de gestes classe. Elu homme du match lors des trois rencontres de poule, il a aussi participé au combat collectif en musclant son jeu. Il a en tout cas fait taire ses critiques, qui étaient échaudés par un niveau en sélection peu en rapport avec celui déployé en club, et a récolté les éloges de son sélectionneur Luiz Felipe Scolari, qui a même parlé de «génie». L'alter ego de l'ailier gauche est déjà un joueur confirmé : Iniesta, élu meilleur joueur de l'Euro-2012, est entré dans l'histoire en marquant le but de la victoire pour l'Espagne en finale de la Coupe du Monde 2010. Il est l'incarnation, avec Xavi, du jeu barcelonais qui a déteint sur celui de la Roja, avec succès. De quoi se forger un palmarès sans commune mesure, puisqu'il a presque tout gagné. Seuls deux trophées lui échappent, en compétitions de clubs ou de sélections: l'Europa League (puisqu'il ne la dispute jamais) et la Coupe des Confédérations. Il avait d'ailleurs été absent de l'édition 2009, où l'Espagne avait fini troisième. Placé milieu gauche plutôt qu'ailier, afin de pouvoir partir de plus loin et mieux remonter les ballons, «l'accélérateur de particules» a étiré son paradoxe dans cette «Coupe des Conf» qui en fait un joueur hyper-influent aux statistiques bien maigres. C'est surtout la principale référence offensive au sein d'une Roja où la pointe vacille toujours, entre les déceptions Soldado et Torres, et Fabregas en «faux neuf», absent de la demi-finale après avoir ressenti des douleurs musculaires. Contre l'Italie (0/0 a.p., 7-6 t.a.b.), Iniesta a été un des rares Espagnols à tenir son rang et déstabiliser ceux des Azzurri. Signe non négligeable, c'est aussi l'Espagnol qui est le plus apprécié du public brésilien pourtant sévère avec son équipe, de bonne guerre. Iniesta va croiser la route d'un coéquipier de club, Dani Alves. L'arrière droit brésilien aura également à faire avec un troisième barcelonais, Jordi Alba, qui réalise un excellent tournoi, avec notamment deux buts et en tête de l'indice statistique de la Fifa qui analyse le rendement individuel des joueurs. Dani Alves est lui-même le prototype du latéral ailier, dans la lignée de l'illustre Roberto Carlos. Il s'est peut-être un peu bridé dans ce tournoi, soucieux de «l'équilibre» réclamé par «Felipao». Son pendant Marcelo à gauche a gardé tout son allant, à l'origine de deux des quatre buts contre l'Italie (4/2), même s'il a aussi été fautif sur l'égalisation (à 1/1) en bouchant mal son couloir pris par Giaccherini. «Les deux latéraux, qui jouent en Espagne, sont extraordinaires, ils sont capables de renverser le match», a spontanément répondu le sélectionneur espagnol Vicente Del Bosque, interrogé sur les points forts du Brésil. Dans ce tableau, seul Arbeloa dépare quelque peu. Il représente davantage un latéral de devoir, bien moins technique et vif que les trois autres engagés dans la finale.