S'agissant du Chemin des touristes, ce sinueux parcours de plus de deux kilomètres longeant l'une des deux parois du ravin du Rhumel il existe désormais une certitude, voire deux. La première est que dans le cadre d'une réhabilitation qui a alimenté tellement de discussions, fait couler autant d'encre, jusqu'à parfois déchaîner les passions comme cette pétition quelque peu étrange et décalée émise par un groupe de personnes où suscitaient des animosités éparses, le projet ne sera jamais livré dans sa totalité en 2015. Ce qui n'est pas moindre compte tenu du fait que «Constantine, capitale de la culture arabe» sera amputée de quelque chose d'essentiel. Elle risquera d'ailleurs de l'être, d'autres projets dont la matérialisation est quasi impossible. A moins bien entendu d'en bâcler les travaux pour précipiter la livraison. La deuxième (certitude) est que la budgétisation du projet restera ouverte et que tous les chiffres allègrement alignés depuis près d'une année par la presse risqueront d'être bien loin de la réalité. Nous en donnons pour preuve l'affirmation qui nous a été faite dimanche dernier par la responsable du service investissements de la direction de wilaya du tourisme. «D'emblée, je peux vous dire que ce sera plus de 100 milliards de centimes auxquels il faudra ajouter quatre autres milliards pour la seule étude», dira-t-elle. L'étude ! Qu'en est-il justement ? Elle sera livrée et présentée publiquement le 24 juillet prochain. Elle aura alors été élaborée par trois bureaux d'études dont deux nationaux en l'occurrence le Cetaic et Boustila, le troisième étant français, la réalisation ayant échu à un groupement français de droit algérien en l'occurrence CAN-Algérie dont l'antenne administrative est installée à l'ouest du pays en attendant qu'une base active soit ouverte à Constantine. «L'étude n'est pas facile compte tenu du fait qu'elle doit être effective parce que réalisée in-situ et pour qui connait les lieux cela ne risque pas d'être chose aisée.» «Pourtant, c'est quand même au début du XXe siècle qu'a été réalisé le Chemin des touristes et, est-il alors besoin de souligner que ce n'étaient certainement pas les moyens sophistiqués et les technologies d'aujourd'hui qui y auraient contribué ?», nous sommes nous aventuré à poser la question à notre interlocutrice dont la réponse, mise dans son contexte, est plutôt logique : «A cette époque, ce n'était qu'un ouvrage de maçonnerie alors que le projet en cours, au-delà de l'aspect esthétique qu'aura le Chemin, comportera également beaucoup d'aménagements et de nombreux espaces qui accueilleront kiosques à musique, cafeterias, boutiques de vente de souvenirs, bancs publics, restaurants et autres commerces de restauration rapide, taxiphones, salons de beauté, toilettes publiques….» Tout ce qu'il y a pour confirmer qu'il relèverait de la plus grande gageure de croire en les propos tenus par les officiels au fin de consommation publique et de nature à faire croire que le Chemin sera prêt en 2015, voire bien avant. «A vrai dire, il y aura sans doute à peine un quart de l'ensemble du projet qui pourra être livré. Ce qui d'ailleurs n'est pas négligeable», soulignera la responsable du service investissements de la direction du tourisme. Quant à l'évaluation de l'étude qui sera présentée le 24 juillet prochain et sur la nature des gens qui auraient la latitude de la remettre en cause pour non fiabilité, nous aurons comme réponse ce qui suit : «Vous avez tout à fait raison de vous interroger sur la pertinence de l'étude et des moyens de pouvoir y apporter une contradiction ou obtenir des clarifications, mais nous pouvons vous rassurer en ce sens que ce jour-là (celui de la présentation publique. Ndlr) seront représentées les directions de l'exécutif concernées par le projet et quand nous évoquons les directions tout cela ne se limite pas seulement au premier responsable mais à l'ensemble des staffs techniques, administratifs, des juristes, des représentants de la société civile, la Protection civile, les services de sécurité…. Donc le débat sera ouvert et s'il se trouve des réserves il en sera tenu compte incontestablement.» Enfin, ledit projet ne s'arrêtera vraisemblablement pas au seul parcours originel mais serait étendu jusqu'aux bassins de Sidi-M'cid (l'actuel piscine. Ndlr), la topographie s'y prêtant formidablement. D'où vraisemblablement l'idée même d'une évaluation non définitive d'un milliard de dinars précédemment évoquée. A. L.