Béjaïa reçoit le mois de juillet en musique. Le chant et la poésie kabyles y sont à l'honneur du 30 juin au 5 juillet, à l'occasion du 6e Festival de la chanson locale. L'esplanade de la Maison de la culture accueille chaque après-midi des spectacles colorés où des amateurs côtoient les icônes du genre. Concerts, hommages, conférences thématiques et concours alternent jusqu'à la tombée de la nuit. L'ouverture de la manifestation a été dédiée au chant féminin. Une pléiade de chanteuses a donné le coup d'envoi des festivités en hommage aux anciennes divas, notamment Hnifa, Cherifa, Nora, Djida Tamokrant, Bahia Farah et Ourida. Devant une assistance nombreuse et dans une ambiance conviviale, Wissam, Amel Zen, Nadia Baroud, Tinhinane, Tanina, Cylia et Ourdia Aïssaoui s'étaient succédé sur scène pour interpréter des répertoires richement étoffés. Le public béjaoui a eu ensuite droit à plusieurs concerts. Zedek Mouloud, Brahim Tayeb, Ali Amrane, Rahima Khelfaoui et Boubekeur Kherraz, entre autres, ont enflammé les premières soirées, plutôt fraîches, de ce mois de juillet. Dans la sectio des communications thématiques, plusieurs sujets ont été abordés par les spécialistes touchant aux origines de la chanson kabyle et à ses tendances actuelles. Kamel Hamadi, le célèbre parolier, a animé un débat sur l'œuvre du pionnier Cheikh Aarab Ouzellag. L'universitaire Fadila Oulebsir a présenté une approche sur la chanson féminine en s'intéressant à la carrière singulière de Massaâd Himi. Alloua Rabhi, un spécialiste de la culture et de la langue amazigh, a choisi de retracer l'itinéraire artistique de Lounis Aït Menguellet. Takfarinas Bellache, enseignant à l'université de Béjaïa, a parlé du conte kabyle et de l'apport de la femme dans ce registre. Opérettes, films documentaires et récitals poétiques ont été également au menu pour saluer la mémoire d'artistes disparus, dont Youcef Abjaoui, Cheikh M'hamed El Anka, Cheikh El Hasnaoui, et rendre hommage à d'autres, dont Nouara, Kamel Hamadi et Ben Mohamed. Les amateurs ont été aussi nombreux à se produire dans le cadre du concours de sélection au Festival national de la chanson amazigh. En somme, la capitale des hammadites a accueilli l'été en fête. Dans l'arrière-pays, les passe-temps culturels diffèrent d'un village à un autre. Dans les localités du littoral, des groupes de jeunes se constituent chaque soir sur les plages. Certains viennent simplement pour se rafraîchir et faire causette sur les sables chauds. D'autres préfèrent participer à une petite gaâda entre amis. On chante, on rigole, on partage une boisson ou carrément un dîner avant de rentrer chez soi à une heure tardive. En montagne, les fêtes et les cérémonies de fin d'année scolaire, organisées par les comités de villages pour honorer les lauréats, donnent lieu aussi à des réjouissances qui rompent avec la monotonie quotidienne. Et puis, il y a aussi les mariages et les zornas qui vont avec. Oui, il y a de l'animation en attendant les programmes «spécial Ramadhan» avec, éventuellement, un plus qualitatif. K. A.