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Cheikh Tamim va donner un «coup d'arrêt» à la politique de son père dans le monde arabe
Majed Nehme, directeur de la revue Afrique Asie, l'affirme dans un entretien à l'APS
Publié dans La Tribune le 03 - 07 - 2013

Sans s'attendre à des changements spectaculaires et immédiats dans la politique du Qatar, Cheikh Tamim, le nouvel Emir de ce pays du Golfe «va donner un coup d'arrêt à la politique suivie par son père», Cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, dans le monde arabe, a estimé le directeur du mensuel Afrique Asie Majed Nehme.
«Sans s'attendre à des changements spectaculaires et immédiats, il est légitime de penser que le nouvel émir va donner un coup d'arrêt à la politique suivie par son père», a affirmé M. Nehme dans un entretien accordé à l'APS.
«C'était clair dans son discours d'intronisation où il a mis en tête de ses priorités le développement du pays», a-t-il ajouté. Pour M. Nehme, si le nouvel Emir avait affirmé que «le Qatar s'est rangé aux côtés des peuples arabes dans leur aspiration à la liberté et à la dignité, et contre la corruption et la tyrannie», il n'empêche qu'il avait exprimé, dans le même discours, «son respect de la souveraineté des Etats, le principe de non-ingérence, l'attachement à la diversité confessionnelle et religieuse».

Les raisons du rôle «important» dans les crises dans le monde arabe
Invité à expliquer les raisons ayant conduit le Qatar à jouer un rôle «important» dans les crises que traversent plusieurs pays arabes, dans le sillage de ce qui est appelé «printemps arabe», M. Nehme a noté que les Etats-Unis qui avaient constaté, après l'opération Tempête du désert, en 1991, contre l'Irak, un rejet «massif» des opinions arabes de «leur alliance historique avec Israël et de leur soutien aux régimes arabes», avaient pensé «changer de tactique en se présentant comme les défenseurs de la démocratie et des réformes dans le monde arabe».
«Ils (Etats-Unis) ont estimé que le Qatar, de par sa petite taille, pouvait servir, sans frais, de banc d'essai, de laboratoire à cette nouvelle approche. L'objectif de ce ‘‘laboratoire d'idées'' était de permettre l'accession au pouvoir dans ces pays pro-américains mais gouvernés d'une manière archaïque par des dynasties vieillissantes, de nouvelles élites libérales acquises à leur cause», a encore soutenu le directeur d'Afrique Asie.
Pour M. Nehme, c'est dans ce contexte que les Etats-Unis avaient «facilité le coup d'Etat de Hamad Ben Khalifa, foncièrement anti-saoudien en 1995». Abondant dans le même sens, il a rappelé que c'était le cheikh Hamad qui avait créé, à peine installé sur le trône, la chaîne Al Jazeera, en novembre 1996. «Dès sa création, cette chaîne cible l'Arabie saoudite et tous les régimes archaïques inféodés aux Etats-Unis, favorisant les débats contradictoires et soutenant la cause palestinienne, s'élevant contre l'embargo contre l'Irak, en contradiction apparente avec la politique réelle du Qatar qui avait normalisé ses relations avec Israël et servi de base pour les Etats-Unis qui servira plus tard à attaquer l'Irak en 2003», a-t-il notamment expliqué. Al Jazeera, a-t-il relevé, «est ainsi devenue la chaîne de référence de l'opinion publique arabe». M. Nehme a ensuite évoqué le changement éditorial de cette chaîne qui se présentait comme «libérale», «nationaliste» et «non conformiste», pour «muter, à partir de 2003, en porte-parole du courant de pensée» des Frères musulmans. «Le Qatar en a profité pour promouvoir l'islam politique selon la vision des Frères musulmans», a-t-il dit.

«Nouvelle approche américaine»
Selon lui, Al Jazeera «sert ainsi la nouvelle approche américaine qui voyait dans l'islam politique une alternative aux régimes pro-occidentaux qualifiés de despotiques». Sa cible, a-t-il noté, n'est plus désormais, comme en 1996, l'Arabie saoudite, mais les pays arabes modernistes et souverainistes.
Pour M. Nehme, l'implication du Qatar dans les «printemps arabes, à travers Al Jazeera et à travers des financements colossaux des mouvements islamistes, s'explique donc par la volonté des Etats-Unis de remodeler le Grand Moyen Orient et le Maghreb pour en confier le destin à ces mouvements islamistes qui prônent un libéralisme global et une politique étrangère inféodée à l'Occident».
Il a cependant estimé que «l'échec cuisant de cette approche tant en Libye qu'en Tunisie ou en Egypte a amené Washington à revoir sa copie». Du coup, a-t-il souligné, «le Qatar comme instrument de cette stratégie de déstabilisation du monde arabe ne sert plus ses intérêts (Washington)».
«L'échec cuisant de cette stratégie en Syrie a sans doute été pour quelque chose dans le changement d'équipe à Doha», a estimé M. Nehme, faisant remarquer que «tous les observateurs ont été stupéfaits par le fait que le Cheikh Tamim n'a pas soufflé un mot sur la crise syrienne dans son discours d'intronisation». De son point de vue «tout n'est pas encore dit sur les raisons réelles de cette transmission du trône de Cheikh Hamad à son fils Tamim au moment où cet émirat gazier apparaît, grâce à son empire médiatique et son engagement dans la déstabilisation de la région, comme un acteur incontournable sur la scène régionale et internationale». Tout en soutenant que «cet étalement de puissance était en réalité fragile et illusoire», il a affirmé qu'«il n'a été toléré que parce que les grands acteurs, notamment les Etats-Unis, qui disposent d'une base militaire sur le sol qatari, y trouvaient leurs comptes». «Ayant constaté les dégâts colossaux de cette agitation qatarie, en Libye, en Tunisie, en Egypte, dans le Sahel et surtout en Syrie, Washington a sifflé la fin de la partie. A cette exigence américaine de changement de cap, il ne faut pas sous-estimer d'autres raisons propres à l'équilibre du pouvoir lui-même», a encore expliqué M. Nehme.
L'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, avait annoncé, le 25 juin passé, qu'il allait abdiquer et céder le pouvoir dans ce richissime Etat du Golfe à son fils, le prince héritier Tamim. Dans son premier discours à la nation, le 26 juin, le nouvel émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, avait affirmé que son pays était «soucieux» de maintenir des relations «avec tous les gouvernements et tous les pays» et «rejetait la division des sociétés arabes sur une base confessionnelle», dans une référence aux tensions entre sunnites et chiites. Le Qatar «est un Etat et non un parti politique, c'est pourquoi nous sommes soucieux de maintenir des relations avec tous les gouvernements et tous les pays», avait-il assuré, avant d'affirmer : «Nous respectons tous les courants politiques sincères et influents dans la région mais nous ne sommes pas avec un courant contre un autre.»
APS


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