Par Hasna Yacoub Plus de 3 000 candidats à l'examen du baccalauréat, session 2013, sont suspendus au travail de la commission ministérielle, installée samedi dernier au siège du ministère de l'Education nationale, pour l'examen des dossiers de recours relatifs aux cas de fraude. La commission «poursuit toujours l'examen des dossiers au cas par cas et les résultats seront connus dans les prochains jours», selon une source du ministère de l'Education nationale contactée hier par l'APS. Composée de professeurs, de directeurs, d'inspecteurs et de pédagogues, et installée en vertu d'un arrêté ministériel, la commission «travaille sans interruption et examine au cas par cas dans la discrétion totale, les recours qui lui parviennent». La commission a commencé tout d'abord par convoquer les présidents des centres d'examens où les cas de fraude ont été confirmés, ensuite les surveillants, puis les correcteurs, dans le but d'écouter leurs témoignages et d'accueillir leurs rapports. L'Office national des examens et concours (Onec) avait indiqué que les cas de tricherie avérés durant l'examen du baccalauréat étaient de 3 180 dans six wilayas. La confirmation de ces cas a été établie sur la base des rapports émanant des centres d'examens, une mission confiée aux commissions de délibérations de l'Office qui ont révélé que la tricherie s'était produite dans 163 salles sur un total de 31 252. L'examen des dossiers durera le temps qu'il faudra «afin que personne ne soit lésé», a déclaré la source du ministère de l'Education affirmant que la commission se basera dans son travail sur l'étude des cursus scolaires lorsqu'il s'agit notamment d'élèves qui ont reconnu avoir triché. Les résultats du travail de la commission seront soumis au ministre de l'Education qui avait évoqué récemment dans une déclaration «la possibilité d'alléger les sanctions arrêtées par les comités de délibérations de l'Office national des examens et concours (Onec) à l'encontre de 3 180 candidats». Le ministre évoque «une possibilité» d'un «allégement» de la sanction qui est, rappelons-le, l'exclusion des tricheurs pendant plusieurs années (interdiction de passer l'examen pendant 10 ans pour les candidats libres et cinq ans pour les candidats scolarisés). Ce qui laisse penser que la déclaration du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, n'a pas son poids face aux décisions du ministère de l'Education. Le Premier ministre avait annoncé, dernièrement, que les exclus de l'examen du baccalauréat, suite aux cas de tricherie enregistrés, pourront refaire l'année. Sauf si maintenant, le ministère de l'Education maintient sciemment le suspens sur la sanction -pour faire comprendre aux candidats tricheurs la gravité de leur geste- avant de lâcher du lest et suivre la recommandation de M. Sellal. H. Y.