Par Abdallah Kaddour Comme chaque mois sacré de Ramadhan, des restaurants de la rahma ouvrent leurs portes à travers tout le territoire national. Ils accueillent quotidiennement des personnes nécessiteuses et leur fournissent des repas du ftour bien chauds. Des bénévoles de tout âge, et de différentes régions du pays se mobilisent durant ce mois pour veiller à ce que des personnes démunies puissent bénéficier d'un repas décent en ce mois sacré. Tout cela dans un esprit de solidarité et de convivialité, et une ambiance familiale que malheureusement nombre de ces gens ont perdu. C'est le cas des restaurants de la rahma de la ville de Aïn Taya, à l'est d'Alger, notamment celui de l'école primaire Emir Abdelkader. Il était près de 19 heures ce vendredi 12 juillet. Les nombreux bénévoles qui s'y trouvaient étaient tous à pied d'œuvre. Certains s'affairaient pour préparer les repas alors que d'autres dressaient les tables dans les salles de classes aménagées en réfectoires à l'occasion. On y disposait les assiettes, verres et couverts à quelques minutes du Adhan du ftour. Djamel, la quarantaine environ, est fonctionnaire au niveau de la mairie de la ville. «C'est la première année qu'on fait cela, au niveau de cette école», dira-t-il. Il précise que «c'est la mairie de Aïn Taya qui finance le tout, de l'achat des légumes et fruits jusqu'aux différents produits alimentaires nécessaires pour préparer les repas». De nombreux employés de la mairie, à son image, participent à cette initiative, notamment des femmes qui se chargent de la préparation du ftour. Parmi ces bénévoles, on a remarqué la présence d'un vieil homme qui participait avec le même entrain à la préparation des salles. Djamel, notre interlocuteur, nous dira qu'il s'agit d'un refugié syrien qui vient quotidiennement. Le vieil homme trouve admirable l'esprit de solidarité des Algériens. Il est à souligner que de nombreux syriens venaient prendre part au repas du ftour en solitaires ou en famille. Hassan le gardien de l'école, la cinquantaine, est également bénévole. Il nous renseignera sur le nombre de repas fourni par jour et le nombre de bénévoles qui activent dans cette école. «Le nombre des bénévoles avoisine les 20 personnes. La plupart sont des jeunes gens, certains d'entre eux sont originaires de la ville mais il y en a d'autres qui viennent des localités avoisinantes telles que Rouïba ou Heraoua», dira-t-il. Quant du nombre de repas, «le premier jour de Ramadhan, on à fourni plus de 39 alors qu'au second jour, c'était de l'ordre de 49», ajoute t-il. En plus des nécessiteux qui prennent leur repas au niveau de l'école, on note aussi que cette dernière fait aussi de la distribution aux gens qui viennent quelques heures plus tôt, et qui préfèrent rester discrets. On nous dira aussi que ce nombre, relativement bas, est appelé certainement à augmenter dans les prochains jours. Nos interlocuteurs expliqueront la qualité et quantité des repas offerts par le faible budget de la mairie. Outre les dons de la mairie, il y a aussi quelques donateurs et bienfaiteurs privés qui contribuent avec différents produits alimentaires, mais avec l'afflux considérable des démunis ça demeure encore insuffisant. A ce sujet Djamel, raconte une anecdote qui lui est arrivée avec l'un de ceux qui prennent part au ftour. «A la fin du repas un nécessiteux est venu me voir en me disant qu'il n'a pas du tout aimé la qualité du repas et qu'il n'est pas prêt de revenir !» L'heure du ftour venue, il était environ 20 h 10, nombreux sont les gens qui ont commencé à affluer timidement. Ils prendront place dans les deux salles ouvertes. Les bénévoles se sont mis, à leur tour, au travail. Aussitôt, ils commenceront à acheminer les repas dont l'incontournable chorba, ainsi que la salade et des limonades. Des gens de tout âge mais principalement des hommes, l'absence de la gent féminine dans les restos rahma peut s'expliquer par la pudeur des femmes nécessiteuses. Les gens restent discrets même s'ils sont quelque peu émus par l'ambiance qui y règne. La présence de tous ces gens pour les servir et subvenir à leurs besoins et s'assurer qu'ils ne manquent de rien, ne les laissent pas de marbre. Le ftour se termine sous le signe de l'émotion. On tient à remercier les organisateurs ainsi que les bénévoles. Ces derniers, notamment les jeunes, considèrent leur contribution comme un devoir humain envers les autres. Ils ne manquent pas de lancer un appel aux autres jeunes pour les rejoindre ou à participer à d'autres activités caritatives. A. K.