Les tensions vives entre les différentes factions de la rébellion en Syrie se sont exacerbées hier, quand les diaristes ont voulu mettre la main sur des armes appartenant aux «modérés» Des combats ont alors éclatés entre des rebelles de l'Armée syrienne libre à des djihadistes d'Al-Qaïda qui tentaient de mettre la main sur des armes appartenant à l'ASL dans le nord-ouest du pays. Ces combats interviennent alors que la tension monte entre l'ASL, la rébellion dite modérée, et les deux groupes radicaux affiliés à Al-Qaïda, le Front Al-Nosra et surtout l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Nul ne peut plus cacher les divergences entre les deux camps. Les enlèvements, meurtres et combats se sont multipliés dernièrement entre ces deux parties qui ont une alliance conjoncturelle contre le régime de Bachar al-Assad. Les affrontements ont éclaté à l'aube près de Ras al-Hosn, dans le nord de la province d'Idleb, lorsque «des combattants de l'EIIL ont tenté de s'emparer d'armes stockées dans des dépôts de l'ASL» dans la zone. C'est dans cette même province frontalière avec la Turquie, par où ont transité nombre de djihadistes étrangers rejoignant la révolte, que des dizaines de rebelles de l'ASL ont été tués il y a quelques jours dans une bataille contre l'EIIL, selon l'Osdh, qui s'appuie sur un large réseau de militants et sources médicales à travers le pays. Ces combats interviennent également deux jours après le meurtre par l'EIIL d'un important chef rebelle de l'ASL, Kamal Hamami, dans la région de Lattaquié, également dans le nord-ouest, où de larges territoires échappent au régime. Au début de la révolte en Syrie, les insurgés syriens qui cherchaient désespérément de l'aide face à la puissance de feu de l'armée régulière avaient accueilli à bras ouverts les djihadistes, qui affluaient de partout, dotés d'armes sophistiquées et aguerris au combat. Cet engouement a cédé progressivement la place à la suspicion et au rejet en raison de leur pratique extrême de l'islam et d'arrestations arbitraires. Hormis l'aspect religieux, des experts lient également les tensions aux pressions exercées par l'Occident sur les rebelles «modérés» pour se démarquer des djihadistes. Ces affrontements ne peuvent que faire craindre le pire en terre syrienne. Devenue un champ de bataille depuis plus de deux années, ce nouvel enlisement risque de plonger le pays dans une guerre sans fin. M. S.