En 2011, l'équipe nationale militaire avait raflé haut la main la Coupe du Monde de football de la catégorie, disputée à Rio au Brésil. En finale, les verts avaient battu l'Egypte dans les ultimes instants du match par la plus petite des marges. Ce trophée mondial, le premier dans les annales algériennes, avait provoqué une explosion de joie dans le pays. Sportifs et supporters y ont vu un signe de bon augure ; les prémices d'un retour du ballon rond algérien aux premières loges. Au début de ce mois, les poulains de Mehdaoui étaient à Bakou, en Azerbaïjan, pour défendre leur titre. Après une très bonne entame du tournoi, ils s'étaient inclinés -manque de pot- aux quarts de finale devant le nouveau champion ; l'Irak, en l'occurrence. Les exploits de cette équipe de foot ont levé le voile sur les sports militaires en Algérie. L'Armée nationale populaire (ANP) a, en effet, mis en place les moyens et les compétences nécessaires pour le développement du sport de haut niveau. Généralisé à toutes les casernes, la pratique sportive fait partie du quotidien des forces armées. Une politique ambitieuse de détection de jeunes talents, de formation et d'encadrement est menée, parallèlement à cet effort en matière d'équipement, dans l'objectif de former des athlètes compétitifs à l'échelle internationale. Des programmes d'échanges et de collaboration avec les fédérations civiles ont été également mis en œuvre. Pour rester dans le football, le complexe sportif de Béni Messous (Alger) n'a rien à envier aux grands centres de regroupement étrangers. Disposant de toutes les commodités d'entraînement et de récupération, cette installation avait abrité, dans un passé récent, plusieurs stages décisifs de l'équipe nationale A. Au niveau des cinq régions militaires (RM), des installations modernes ont été également mises en place. Mais comme l'infrastructure à elle seule ne suffit pas, l'armée s'est récemment dotée d'une école moderne de football, domiciliée à Ben Aknoun (Alger). Encadrée par un collectif de 15 entraîneurs (tous d'anciens internationaux), chapeautés par un directeur technique, l'académie compte aujourd'hui déjà 560 stagiaires, âgés de 10 à 17 ans. Les postulants seront prochainement soumis à des tests de sélection bien élaborés pour former deux catégories d'athlètes réellement talentueux. Une expérience qui sera prochainement élargie aux autres RM (Blida, Oran, Constantine, Ouargla et Tamanrasset). Les militaires ont pareillement développé plusieurs autres disciplines comme les arts martiaux, la boxe ou l'athlétisme. Les résultats obtenus aux rendez-vous internationaux de la catégorie sont aujourd'hui un objet de fierté pour la hiérarchie militaire. «L'enchaînement successif des bonnes performances démontre que le sport militaire est toujours présent pour honorer l'image de marque de l'Algérie», déclare le colonel Dilmi dans les colonnes d'un confrère lors de la deuxième édition de l'exposition «Mémoire et réalisations» de l'ANP. «Nous travaillons en concertation avec toutes les fédérations sportives du pays pour faire promouvoir les meilleurs sportifs algériens non seulement sur la scène nationale, mais aussi et surtout au niveau international», a-t-il souligné par la même occasion. La stratégie de l'ANP dans la promotion du sport de haut niveau est vivement saluée par le ministère de la Jeunesse et Sports. «La formation est la pierre angulaire de tout développement», appuie Mokhtar Boudina, directeur général des sports au MJS, en s'attendant à des retombées positives pour le mouvement sportif national. «Le sport militaire, qui fait partie du sport national, est en train d'ouvrir des perspectives heureuses», a-t-il souligné. En effet, nos clubs professionnels doivent impérativement s'inspirer de cet exemple. K. A.