Par Ziad Abdelhadi Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a dévoilé qu'il allait défendre lors du prochain Conseil du gouvernement la reconduction de l'exonération de la TVA et les droits de douanes sur le maïs et le soja au profit de la filière avicole. Ce dispositif décidé par les pouvoirs publics en août 2012, pour sauver la filière avicole d'une crise redoutée, expire le 1er août prochain. C'est pourquoi le Comité national interprofessionnel de la filière avicole (Cnifav), qui s'est réuni jeudi dernier avec le ministre au siège de son département était impatient de connaître ce qu'avait décidé le ministre sur la question de la prorogation de la dite mesure. Benaïssa a fait savoir au parterre : «Je vais défendre la reconduction de l'exonération, mais à condition qu'on mette en place un dispositif de contrôle pour calculer l'effet d'application de cette mesure et on demandera par la suite des remboursements». Ce dispositif de contrôle est d'après le ministre une mesure incitative destinée à encourager le professionnalisme au sein de la filière. «Si on reconduit l'exonération des droits de douane sur les matières premières, on doit répercuter cela sur toute la chaîne de production jusqu'au consommateur final», a-t-il préconisé. Non sans rappeler au passage que l'exonération des droits de douane et de la TVA sur le maïs et le soja, deux matières essentielles composant l'aliment de bétail a coûté près de 15 milliards de dinars au Trésor public. «Un montant faramineux et dont la reconduction ne relève pas de ses prérogatives mais du gouvernement», a tenu à préciser le ministre. Toutefois il a laissé comprendre que la reconduction est possible «compte tenu du fait que l'exonération a eu impact positif sur le terrain», a-t-il lancé. Et de citer entre autres dans ce sens «la hausse de la production des viandes blanches de plus de 30% et une baisse des prix à la consommation de la volaille». De par ces résultats Rachid Benaïssa a jugé que la reconduction de cette mesure en 2014 va donner encore du temps aux professionnels d'améliorer leurs performances. Toujours au sujet des résultats enregistrés en 2012 le président du Cnifa, Mohammed Laidouni, a indiqué dans son intervention que la production des viandes blanches a atteint 3,2 millions de quintaux (qx) au cours des neuf premiers mois de la campagne agricole (2012/2013) contre 2,62 millions de qx lors de la même période de la saison précédente, «alors que l'objectif annuel retenu au titre des contrats de performances pour la campagne en cours est de 3,1 mqx», a-t-il fait savoir. Cela veut dire pour Laidouni que si la filière n'a pas atteint tous ses objectifs «c'est que des contre-performances subsistent encore notamment au niveau des élevages qui ne répondent pas aux normes requises, du gaspillage et de la hausse de l'indice de consommation chez les éleveurs ce qui engendre un coût de revient à la production élevé», a-t-il expliqué. Et de poursuivre dans ce sens que «dans la plupart de nos batteries d'élevage pour produire un kilogramme de viande blanche l'éleveur utilise 2,5 kilogrammes d'aliment, ce qui est jugé excessif comparativement aux pays de la région dont l'indice de consommation ne dépasse pas 1,7 kg». Laidouni finira son intervention par cet aveux : «Nos performances sont médiocres car beaucoup d'entre nous ne travaillent pas selon les normes. Et donc nous sommes appelés à une meilleure organisation.» C'est aussi l'appel du ministre qui en fin de réunion a averti les acteurs de la filière qu'il leur faut produire plus et à moindre coût s'ils veulent rester compétitif, «car un jour ou l'autre l'interdiction d'importer du poulet de chair sera levée et du coup seul les plus performants d'entre vous pourront rester en activité», a-t-il alerté. Rappelons enfin que les élections pour le renouvellement de la nouvelle composante du Cnifav vont débuter à partir du mois d'octobre prochain. Z. A.