Par Amar Rafa C'est par une température caniculaire, qui frôlait 47° que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a effectué une visite de travail à Tindouf, mercredi, durant laquelle il a lancé des messages forts en direction des habitants de cette wilaya du sud-ouest du pays. Cette visite a été l'occasion, d'abord, pour donner un coup d'accélérateur au développement local par le lancement de projets d'envergure et, de surcroît, générateurs d'emplois et de richesses pour la wilaya de Tindouf, qui est appelée à connaître un essor certain durant les prochaines années. En inspectant la mise en exécution des projets de développement socioéconomiques lancés dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, le chef de l'exécutif a réitéré la volonté politique, n'hésitant pas en cela à délier les cordons de la bourse pour satisfaire les doléances et désirs légitimes d'amélioration des conditions de vie des citoyens. Il a annoncé, dans ce sens, une enveloppe financière complémentaire de 3,84 milliards de dinars pour la wilaya, destinés à «imprimer une impulsion à l'action de développement dans différents domaines». Il annoncera dans la foulée une série d'autres projets dont un d'envergure, à savoir le projet des mines de fer de Gara Djebilat auquel l'Etat va consacrer la bagatelle de 15 millions de dollars. La concrétisation de ce projet vieux de 50 ans, dont l'étude et la réalisation commenceront en 2014, donnera «une nouvelle vision de la région dans les 5 prochaines années», et attirera d'autres investissements dans le secteur des transports, a indiqué M. Sellal. En rappelant la situation actuelle de Tindouf, «différente de celle d'hier», il devait mettre en exergue l'ouverture d'une université qui aura à former les étudiants aux spécialités en rapport avec les spécificités locales. Il devait s'attarder sur les mesures prises pour le règlement des problèmes d'énergie en faisant état de l'investissement dans une plus grande station d'électricité, et rappelé l'instruction pour brancher gratuitement les foyers au réseau de distribution de gaz naturel. Le problème de l'eau, toutefois, sera réglé dans une année et demi, a-t-il rassuré, en indiquant que des études approfondies seront menées par les deux secteurs pour l'exploration de potentiels gisements de gaz et d'eau. L'agriculture est l'avenir de cette wilaya, a-t-il indiqué. Qu'à cela ne tienne, le Premier ministre a, lors d'une réunion au siège de la wilaya, élargie aux représentants de la société civile, appelé les habitants de Tindouf à «regarder vers l'avenir», en évoquant les projets de ligne de chemin de fer reliant Tindouf à Oran, la route stratégique vers Adrar qui est appelée à jouer un «rôle prépondérant» dans la région, idem pour l'autre route du «Choum» entre Tindouf et la Mauritanie, qui est appelée à faciliter les échanges avec ce pays voisin. Le Premier ministre a rebondi sur ce sujet, pour souligner que «la position de l'Algérie basée sur le bon voisinage est constante», en affirmant que «l'Algérie n'a aucun problème avec les Etats voisins». «L'Algérie, a-t-il poursuivi, n'a de comptes à régler avec quiconque et ne veut avoir de problèmes avec quiconque», et «nous sommes partisans du dialogue pour assurer paix et sécurité à notre nation algérienne et à la nation Maghrébine tout entière», a-t-il déclaré. Mais, d'un autre côté, «l'Algérie veille à la sécurité de ses frontières», a-t-il dit. Il a estimé «impératif pour les Etats maghrébins de se concerter et de coopérer pour la sécurisation de leurs frontières communes et la lutte contre le phénomène du terrorisme». Il a dans ce sens, souligné la nécessité de mettre fin à la contrebande aux frontières qui touche notamment le carburant que des Algériens emportent vers les pays voisins, pour ramener la «fripe» et la drogue. Abdelmalek Sellal a, dans ce contexte aussi, appelé les citoyens de cette partie de l'Algérie à contribuer à la sécurité des frontières et protéger l'économie nationale. Et d'égrener la courageuse mesure d'accorder la prime du Sud au profit des fonctionnaires. «Nous n'avons pas de problème avec les citoyens du Sud», a-t-il déclaré en outre, donnant pour preuve les statistiques depuis janvier, qui font état de la promotion de 47 cadres de l'extrême Sud, dont 17 au rang de chefs de daïra, mais aussi des secrétaires généraux, ainsi que d'autres dans les rangs de la police et de la Protection civile. En s'adressant à l'assistance, Abdelmalek Sellal a lancé : «Nous considérons Tindouf, comme une oasis de la paix, un poste avancé pour la défense du pays.» Il devait mettre en exergue le rôle des wilayas frontalières : «Vous êtes les protecteurs de ce pays», avant de rappeler que lors du «séisme» dans certaines wilayas, des jeunes ont été manipulés. M. Sellal devait, d'autre part, souligner la politique «claire» du président Bouteflika envers les wilayas du sud, en rappelant le lancement des fonds de développement du Sud et des Hauts-Plateaux. A. R.