50 années d'indépendance, 50 années de sport : l'Algérie a traversé durant le dernier demi-siècle de grands moments et dates sur les scènes locale et internationale qui ont marqué son histoire sportive avec son lot de consécrations, de satisfactions et de déceptions. La réforme sportive, décidée en 1977 par l'ancien président de la République, feu Houari Boumediene, alors que l'Algérie du sport battait de l'aile, a donné un véritable coup de fouet aux athlètes et remis le sport national sur les bons rails. L'arrivée de Djamel Houhou à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports en remplacement d'Abdellah Fadhel, permettra au sport algérien de vivre une réforme en profondeur qui bouleversa complètement des structures surannées alors en place. Parmi les mesures prises dans le cadre de cette "révolution sportive", la scission des associations en deux parties : l'Association sportive communale dite de type amateur (ASC) et l'Association sportive de performance (ASP) qui concerne les clubs de l'élite. Les ASC ont formé la composante du sport dit de masse et ont été prises en charge par les APC ou par des structures étatiques de différents secteurs, tandis que les ASP ont été parrainées par les plus grandes sociétés nationales, telles que Sonatrach, la Société nationale de sidérurgie (SNS), la Compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN)... Comme il n'existait pas à ce moment-là de primes à la signature de la licence, les athlètes étaient intégrés à l'entreprise et y bénéficiaient d'une formation professionnelle adéquate, afin de jouir d'un profil de carrière en vue de les rassurer sur leur avenir. Il était fait obligation aux ASP d'ouvrir des écoles de sport et de consentir un meilleur investissement aux jeunes catégories. En dépit des résultats encourageants obtenus une saison plus tard, cette politique a été abandonnée au lendemain des émeutes d'octobre 1988, sonnant du coup le déclin du sport national. Le handball roi des sports collectifs Dans les sports collectifs, le handball est sans aucun doute la discipline qui a le plus brillé, avec pas moins de six titres de champion d'Afrique remportés par la sélection algérienne masculine en 1981, 1983, 1985, 1987, 1989 et 1996, sans oublier les différents trophées (une quarantaine) des clubs algériens en Ligue des champions, en coupe d'Afrique des vainqueurs de coupes, en supercoupe d'Afrique "Babacar Fall" et en coupe arabe des clubs champions. De son côté, la sélection algérienne de football, grâce à une génération dorée formée, entre autres, de Rabah Madjer, Lakhdar Belloumi, Djamel Menad et Salah Assad, compte à son palmarès une coupe d'Afrique des nations, décrochée en 1990 à Alger en battant en finale le Nigeria (1-0). Elle a aussi remporté la coupe afro-asiatique des nations aux dépens de l'Iran en 1991 (2-1 à Téhéran pour les locaux, 1-0 à Alger pour les "Verts") et disputé trois coupes du Monde en 1982 et cette victoire historique contre l'Allemagne (2-1), en 1986 et en 2010. Le football militaire n'est pas en reste : les Algériens sous le drapeau se sont parés d'or aux Mondiaux militaires 2011 à Rio de Janeiro (Brésil) en battant en finale les Egyptiens, champions sortants, 1 à 0. En clubs, le MC Alger a été le premier à remporter la coupe d'Afrique des clubs champions en 1976 contre les Guinéens de Hafia Conakry aux tirs au but, imité par la JS Kabylie en 1981 et 1990 et l'ES Sétif en 1988. En volley-ball, les Algériens ont décroché le vermeil en 1991, lors du tournoi jumelé de la coupe d'Afrique et des Jeux africains en dominant les "Pharaons" égyptiens au Caire même sur le score de 3 sets à 2. Leurs homologues dames ont dû attendre 18 ans, soit en 2009, pour réaliser le même exploit à Blida. Boulmerka, médaillée d'or aux JO-1992, montre la voie La boxe et l'athlétisme algériens connaîtront leurs années de gloire en particulier entre 1990 et 2000. La première médaille d'or olympique de l'Algérie indépendante est l'oeuvre de Hassiba Boulmerka sur 1500 m en 1992 aux jeux Olympiques (JO) de Barcelone, avant de monter à deux reprises sur la première marche du podium lors de la coupe du Monde d'athlétisme en 1994 à Londres et une année plus tard à Goteborg lors des championnats du Monde, sur la même distance. La participation algérienne aux JO-1996 d'Atlanta a été plus prolifique en médailles d'or, avec les consécrations de Noureddine Morceli sur 1500 m et du regretté Hocine Soltani en boxe (légers). Ce dernier avait été aussi médaillé de bronze aux JO de Barcelone dans la catégorie des poids plumes. De son côté, Morceli peut se targuer d'être triple champion du monde (1991, 1993, 1995) et champion du monde en salle en 1991. Durant sa carrière, il a amélioré cinq records mondiaux en plein air et deux en salle. Les premières médailles algériennes aux JO remontent cependant au rendez-vous de Los Angeles en 1984, lorsque les pugilistes Mohamed Zaoui et Mustapha Moussa décrochèrent le bronze. Toujours en boxer, l'Algérien Mohamed Benguesmia a remporté en 2003 à El-Eulma le titre mondial des lourds-légers de la WBB (world boxing board), en battant, par arrêt de l'arbitre au 3e round, l'Allemand Marco Heinichen. Les judokas algériens se sont également illustrés sur la scène internationale avec cette médaille d'argent d'Amar Benikhlef aux JO-2008 de Pékin où il s'est incliné en finale des -90kg devant le champion du monde en titre, le Géorgien Irakli Tsirekidze, et le bronze de Soraya Haddad, également en Chine, dans la catégorie des -52 kg. Soraya Haddad, multi championne d'Afrique, a réussi aussi à décrocher le bronze lors de la coupe du Monde 2011 dans la ville brésilienne de Sao Paulo alors que sa coéquipière en équipe nationale, Meriem Moussa, a obtenu la même couleur de médaille aux Universiades d'été 2011 à Shenzen (Chine). Salima Souakri a été, pour sa part, dix fois championne d'Afrique, médaillée de bronze aux championnats du Monde juniors et 5e aux JO-2004 dans la catégorie des -52 kg. En karaté-koshiki, l'Algérienne Lamia Louali (kata) s'est parée d'or en 2004 à Halkidiki, dans la banlieue de la capitale grecque Athènes, lors des championnats du monde qui ont connu la participation d'une soixantaine de pays. L'Algérie peut se vanter aussi d'avoir enfanté un champion de la trempe de Mohamed Allek, détenteur de cinq médailles d'or lors des jeux Paralympiques 1996 et 2000 ainsi que d'une médaille de bronze aux jeux d'Athènes (2004). La dernière médaille olympique en or algérienne date de 2000 avec cette victoire de Bénida Nouria Mérah à Sydney sur 1500 m. Depuis, l'hymne national algérien n'a plus retenti dans le ciel olympien.