Face à la situation qui prévaut, beaucoup de sportifs algériens commencent par regretter la fameuse réforme sportive de 1977, laquelle avait donné pas mal de satisfactions en matière de résultats techniques au plus haut niveau. Les résultats enregistrés par les équipes de football, notamment la fameuse formation de 1982 en Coupe du monde en Espagne, celles de handball, de natation, de boxe, de judo mais surtout celle d'athlétisme qui a été marquée par les prouesses des Boulmerka, Morceli, Benida Merah et autres Said-Guerni Djabir. Au lendemain du désengagement des entreprises publiques à prendre en charge les clubs omnisports beaucoup de lacunes sont apparues. Elles ont occasionné des séquelles lourdes de conséquences sur le plan de la performance parmi lesquelles la plus visible est la formation qui fait cruellement défaut. Aujourd'hui la prise en charge de l'élite nationale ne ressemble guère à celle de la réforme de 1977 où les athlètes étaient mis dans les meilleures conditions de préparation. L'Etat distribue de l'argent à flots en direction des collectivités locales sans qu'il ne soit contrôlé d'une manière convenable. En matière d'infrastructures, plusieurs clubs font part de leur inquiétude. Certains en sont arrivés à changer de domiciliation, une manière d'éviter de déclarer forfait. D'autres se sont retirés de la scène sportive en raison d'une multitude de carences qui sont venues s'incruster dans une situation déjà confuse. De grands clubs omnisports comme le NA Hussein Dey et le MC Oran sont, pour ainsi dire, sacrifiés sur l'autel de la négligence. On se rappelle des déclarations faites au lendemain de la disparition des sections du MCO par celui qui était son DTS et entraîneur national de handball, Djillali Mekki, où il parlait de véritable catastrophe pour le sport algérien. Un peu plus tard, ce fut au tour d'équipes comme celles de Annaba en handball et en basket-ball de se retirer discrètement de la scène sportive faute de moyens financiers. Elles ont suivi les traces du MCO, sans aucun répondant de la part des pouvoirs publics, lesquels ont préféré faire la sourde oreille. Cette saison, ce sont d'autres clubs, et pas des moindres, dans le domaine du basket-ball, à savoir le NRM Harrach et le CRM Birkhadem qui, faute de moyens financiers, ont fini par lâcher prise. Ces deux clubs avaient pourtant beaucoup contribué au développement de la discipline en question, en alimentant les différentes équipes nationales. L'hémorragie ne s'est, malheureusement, pas estompée. Tout récemment, un autre grand club, à savoir la JS Kabylie, évoluant en première division du championnat de handball, a lui aussi déclaré forfait pour des motifs liés au manque d'argent. Beaucoup de questions sont posées sur la prise en charge de cette section, d'autant que c'est un club cher à un certain Mohamed Cherif Hannachi, lequel souhaitait un jour disposer de plusieurs sections. Une manière de vouloir contribuer au développement du sport national et pas seulement du sport roi. Ce n'est guère le cas puisque le forfait de la JSK vient s'ajouter aux multitudes retraits qui laissent aujourd'hui le sportif algérien perplexe en raison d'une démarche loin de répondre à ses aspirations.