La 8e édition du Festival culturel national de la chanson chaâbi, marquée par la compétition entre 32 candidats venus de quatorze wilayas du pays avec pour la première fois la participation des wilayas de Guelma et Médéa s'est clôturée vendredi passé en présence de Khalida Toumi, du commissaire du festival Noureddine Boukhatem, de Boudjemaâ El Ankis, président d'honneur du festival et de la famille de Mustapha Toumi, représentée par ses filles Imène et Chiraz. Dans une ambiance chaleureuse, et dans une salle archi comble, la soirée a débutée par la projection d'un documentaire sur le regretté Mustapha Toumi réalisé de son vivant, en 2008, par Ahmed Salim Aït Ouali pour la télévision algérienne. Durant la projection de ce documentaire d'une vingtaine de minutes, le poète disparu ressuscite sur grand écran, avec son éternel barbe blanchie par les années et ses lunettes vissées sur le nez. Mustapha Toumi, à travers plusieurs séquences émouvantes revient sur son parcours artistique en tant que digne fils de l'antique Citadelle. Il partage ses souvenirs avec des retrouvailles dans les ruelles de la Casbah, son admiration pour le grand révolutionnaire «le Che» pour qui il écrira la chanson «Che Guevara», et sa passion pour la linguistique et les travaux qu'il a menés dans ce domaine. Une longue séquence est consacrée à la chanson-culte «Soub'han allah Yaltif», dont l'idée est née autour d'un bon café au Tantonville, partagée par le grand maître du chaâbi, El Hadj El Anka, et le maître du melhoun Mustapha Toumi. Il explique à ce propos que la chanson voulait dénoncer un contexte social précaire, source de maux sociaux. Un constat qu'il illustrera également dans l'écriture du scénario «El Chebkka». A la fin de la projection, une standing-ovation saluera la mémoire de l'artiste disparu. La soirée se poursuivra dans un esprit festif avec un récital des grands interprètes du genre à l'instar de Mustapha Belahcène, Sid Ali Lekkam et Abderrahmane El Kobbi. Au fil des passages des maîtres du chaâbi, le public venu nombreux s'est enflammé, avec l'interprétation de grands qcid tels «Soub'han allah Yaltif», «Yamna» et «Djat ch'ta ou djat l'riah». Le final de cette soirée a été marqué par la découverte des lauréats de cette 8 huitième édition. Juste avant, les 32 candidats ont interprété à l'unisson «Elhamdoulaah ma bka Istiimar fi bladna» sous la direction d'Abdelhalim Amimour. Après plus d'une semaine de compétition, les lauréats sont enfin dévoilés par le président du jury. Mohamed Halim Tobbal qui souligne que les principaux critères de sélection sont : la présence vocale, la justesse et la maîtrise dans l'interprétation. Ainsi, le 1er prix du festival d'une valeur de 300 000 DA a été décerné à Azzouz Abdelghani d'Alger, le 2e prix d'une valeur de 200 000 DA est revenu à Salhaoui El Hadi d'Alger et quant au 3e prix d'une valeur de 100 000 DA, il a été remis à Meddah Ammar de Médéa. Le prix du jury de cette 8e édition du festival a été octroyé à Kahina Hammouche de Tizi Ouzou, l'une des deux candidates féminines de cette édition. Par ailleurs la distinction d'honneur, Mustapha Toumi, a été remise à Abderrahmane Aïssaoui pour ses travaux et sa promotion de la musique chaâbi. En clôture de cette soirée, pour la première dans le cadre de ce festival, Nassim Bour, 1er prix de l'édition précédente, a remis l'instrument d'honneur du festival, le mandole, au lauréat de cette année Azzouz Abdelghani, dans une symbolique de transmission du flambeau de cette musique du patrimoine national. S. B.