Synthèse de Fella Bouredji Le Musée national des arts et traditions populaires d'Alger vient de s'enrichir de 137 objets, dont 98 ont été achetés et 39 reçus à titre de dons, a-t-on appris, hier, auprès de la directrice de cette institution, Mme Aïcha Aziza Amamra, citée par l'APS. Evoquant les critères de choix des objets devant être acquis, Mme Amamra, qui est archéologue de formation, a énuméré l'ancienneté, la particularité et l'originalité, la pureté et l'harmonie. «Le critère d'ancienneté ne renvoie pas à une chronologie précise mais doit être interprété dans le sens de ‘‘l'âge correct''», a souligné la directrice. Elle a ajouté qu'«on ne choisit pas obligatoirement les objets les plus anciens dans le sens objectif du terme mais ceux qui, par leur aspect renvoient le mieux aux origines et font la preuve de la continuité historique». Par les mots «critère de particularité et d'originalité», on désigne des objets qu'on ne trouve pas dans d'autres cultures tandis que le «critère pureté» s'applique aux objets les moins marqués par les influences étrangères, a expliqué Mme Amamra en relevant que le «critère d'harmonie» renvoie aux objets dont la fabrication ou le décor donnent une idée du sens esthétique des anciens. Parmi les pièces acquises en 2008, figurent 28 tissages, «les premières acquisitions de tissages de la région de Boussaada faites par le musée», a précisé la directrice à propos de ces tissages irisés et parsemés de motifs géométriques. Le musée a acquis également une série de bijoux des 19e et 20e siècles de la Grande Kabylie, dont des colliers constitués par alternance de granulations et de pièces de corail et, quelquefois, de pièces de monnaie ancienne, des khalkhal (chevillières) dont la ciselure est caractérisée par la diversité et la richesse des motifs, ainsi que des tabzimt (fibules) en argent rehaussés de corail et d'émaux des couleurs bleu, jaune et vert. Deux coffrets en argent, également de Kabylie, présentant une décoration de volutes se terminant par des granulés, ont enrichi la collection d'orfèvrerie du musée qui a également acquis trois fioles en cuivre avec des inscriptions en argent, six marteaux pour casser le sucre datant du 19e siècle, et un «marfaa» (étagère) en bois ajouré et en fer. «Les dons, pour leur part, consistent surtout en poterie de la région de Taher (w. Jijel) et des Aurès du 20e siècle ainsi qu'en robes de Boussaada du 20e siècle», a indiqué Mme Amamra, mettant également en valeur la beauté des «draggas», tapis à points noués, servant à la séparation des tentes de la région de Babar (W. Khenchela), et composés de trois registres dans lesquels est inscrit un décor géométrique.