L'athlétisme national est miné par de nombreux problèmes tels que le départ de plusieurs athlètes qui ont préféré émigrer sous d'autres cieux ainsi que nos meilleurs techniciens. Outre les pays européens, certains athlètes et techniciens ont choisi les pays du Golfe qui ont beaucoup évolué, sous la conduite de techniciens algériens et maghrébins comme le Bahreïn, le Qatar, l'Arabie saoudite. Les récents Mondiaux-2013 d'athlétisme à Moscou (Russie), illustrent parfaitement le déclin de l'athlétisme national qui, jusque-là, n'a même pas réussi à placer un athlète en finale d'une épreuve. L'Algérie s'est contentée des dernières et avant dernières places. Il est loin le temps de la consécration pour nos représentants. Dans ce lot de déconvenues, une éclaircie s'est signalée dans la grisaille de l'athlétisme algérien. Lors des derniers Jeux Olympiques tenus en août 2012 à Londres, les Algériens se sont faits distinguer par le biais du champion olympique Toufik Mekhloufi, en décrochant la médaille olympique du 1 500 mètres, perpétuant ainsi la tradition algérienne et maghrébine dans cette épreuve reine. Un bon point marqué par la discipline dans sa quête de renouveau. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sur les pistes d'athlétisme, sur les sautoirs, les aires de lancers algériennes. En cause, une absence persistante de belles performances des athlètes nationaux dans les compétitions internationales. Un affaiblissement du niveau de la discipline qui voit de moins en moins d'athlètes algériens émerger du lot sur le plan continental, pour ne même pas parler de la scène mondiale. Les récentes médailles au Jeux Méditerranéens de Mersin, ne sont, en fait, qu'un trompe-l'œil : elles ont été obtenues devant des athlètes de seconde, voire de troisième zone. Malgré les efforts des ligues régionales qui se battent pour développer la discipline à la base, sa pratique en Algérie, comme pour les autres disciplines, est de moins en moins performante. L'Algérie, jadis locomotive du sport africain, se fait damer le pion par d'autres nations dans des disciplines qui étaient autrefois sa chasse gardée. Le 1 500m qui lui a valu jusqu'à maintenant beaucoup de médailles à l'échelle mondiale, est depuis quelques années «confisqué» par des spécialistes d'autres pays. Un malheur ne venant jamais seul, l'ultime espoir de médaille pour ces mondiaux, Toufik Mekhloufi, a déclaré forfait pour des raisons de santé. Un pavé de plus dans la mare de l'athlétisme algérien qui, malgré tout, se débat pour se trouver une place au soleil africain à défaut d'un coup d'éclat au niveau mondial. Pour rappel, la sélection algérienne d'athlétisme était représentée par 11 athlètes, dont trois filles, aux joutes de Moscou. L'objectif tracé par la Fédération algérienne d'athlétisme (FAA) est «l'obtention de résultats honorables et disputer le maximum de finales». Malheureusement, nous n'aurons ni finalistes ni résultat honorable, Messieurs de l'honorable fédération d'athlétisme ! Actuellement, la grogne règne au niveau de certains responsables, dirigeants et ligues qui pensent que la représentation algérienne a été catastrophique puisque les athlètes engagés, au nombre de 11, n'ont guère été à la hauteur malgré les moyens mis à leur disposition. Ils estiment que la préparation de ces athlètes n'a guère été adéquate. Ils ne comprennent pas pourquoi certains athlètes, qui s'entraînent toute l'année et qui sont logés et nourris aux frais de la fédération, n'ont pas rempli leur contrat. Plusieurs intervenants dans le domaine de l'athlétisme réclament des comptes pour mettre fin à cette situation. Y. B.