Abdelmalek Sellal a profité de sa tournée d'inspection dans la wilaya de Jijel pour lancer une série de messages aux Algériennes et aux Algériens. Face à la société civile de la wilaya de Jijel ou en visitant les chantiers, les fermes et les réalisations de routes, le Premier ministre n'a eu de cesse de réaffirmer les positions et les visions du gouvernement dont il coordonne l'action. Le premier message a été d'affirmer que «les ministres n'auront pas droit au congé cette année». Le retard pris dans la réalisation de certains chantiers du programme présidentiel et l'approche de l'élection présidentielle de 2014 sont sûrement les deux raisons qui font que le gouvernement devra s'atteler, maintenant plus que jamais, à accélérer la cadence. Fort de cette conviction, le Premier ministre lancera et inspectera une dizaine de chantiers de réalisations de nouvelles infrastructures structurantes pour la wilaya de Jijel. Des infrastructures qui feront du port de Djenjen une des infrastructures portuaires les plus importantes de la Méditerranée avec comme objectif de désenclaver le Mali et le Niger par son raccordement à la Transafricaine. Le projet existe depuis le début des années 1970 et voit enfin un début de concrétisation. Mais le plus grand problème auquel est confronté le gouvernement reste celui de la création d'emplois et de richesses. Il n'aura de cesse de le répéter. Face aux agriculteurs ou aux membres de la société civile, Abdelmalek Sellal expliquera que la richesse d'un pays et le bien être de sa population résident dans ses capacités à produire et à exporter. «On vous parle depuis des décennies de ‘la sortie de la dépendance aux hydrocarbures', il est temps de réfléchir et d'agir pour en faire une réalité», a-t-il affirmé. En septembre, il n'y aura pas de tripartite mais une conférence économique et social, a-t-il ajouté. La transformation de la tripartite en conférence pluripartite semble être dictée par le souci d'éviter les sujets qui fâchent comme le problématique article 87-bis du Code du travail ou les récurrentes demandent d'augmentation de salaires et des exonérations d'impôts. Le message est destiné semble-t-il aux partenaires sociaux qui pensent ou espèrent pouvoir obtenir encore des concessions de la part du gouvernement comme à chaque tripartite.«Nous pousserons la réflexion pour trouver les moyens de relancer la production de richesses et d'emplois. La réalisation des infrastructures de base c'est très bien ! Le rattrapage social a été une bonne chose. Mais nous ne pouvons pas dépenser le budget de l'Etat de manière aléatoire. Le gouvernement a une vision globale du développement du pays. Nous sommes prêts à créer un fonds national d'investissement pour le secteur privé comme nous l'avons fait pour le secteur public. Les banques ont des fonds inutilisés et les Algériens renouent avec l'épargne», a-t-il déclaré en donnant un aperçu de la réflexion qui semble être celle du gouvernement. L'exportation de biens hors hydrocarbures et la réduction des importations sont les deux buts qui semblent avoir été fixés. En discutant avec un agriculteur et le directeur des services agricoles qui lui expliquaient que la wilaya de Jijel était autosuffisante en matière de production maraichère, Abdelmalek Sellal a montré tout son dépit devant ce genre de propos. «Vous avez l'eau, vous avez la terre et vous avez le port. Il est grand temps que vous sortiez de cette mentalité d'autosuffisance et pensiez à l'export», dira-t-il.
Rationalisation de la dépense publique Autre nouveauté dans le discours du Premier ministre, l'insistance autour de la rationalité dans la dépense publique. Face à des demandes croissantes et parfois incohérentes de certains citoyens en mal d'expression, Abdelmalek Sellal affirmera que la santé financière du pays est certes bonne mais la dépense publique doit répondre à une vision globale. «Le Président a maintes fois affirmé qu'il ne faut pas tout dépenser et préserver l'avenir des générations futures», dira-t-il en substance. Toute nouvelle action du gouvernement s'orientera donc vers l'augmentation des richesses nationales. «Il y aura de nouvelles dépenses pour les infrastructures mais il ne faut pas croire que nous pouvons tout faire», expliquera-t-il. «Nous achèverons le programme présidentiel et nous travaillerons à préparer le prochain programme quinquennal. Si nous sommes toujours là nous le réaliserons et si en 2014, d'autres personnes prennent le pouvoir, elles trouveront les moyens de réaliser leur vision», affirmera-t-il avec un sourire. «Mais nous ne pouvons pas oublier notre histoire récente. Nous ne pouvons pas oublier que nous ne possédions pas de quoi acheter un bateau de semoule. Nous ne pouvons pas oublier la décennie noire et ses conséquences. C'est pour cela que la prudence est toujours de mise», lancera-t-il à son auditoire. «Regardez ce qui se passe autour de nous. Dans ces pays qui ont connu des évènements que je ne sais comment décrire. Hiver, été ou printemps. L'Algérie tient à sa stabilité et à ceux qui nous annoncent une rentrée sociale explosive, j'affirme que l'Algérie a une puissance de feu démoniaque mais qu'elle ne l'utilisera pas contre ses enfants», expliquera-t-il. «Il faut croire dans l'avenir du pays. Il faut croire en la jeunesse algérienne. Moi, j'y crois», dira-t-il avec force pour expliquer son espoir que l'avenir sera meilleur. Il interpellera également les élus qui «doivent assumer leurs rôles» conformément à leurs obligations légales. «Vous ne pouvez pas attendre que quelqu'un d'autres viennent vous dire intervenez dans la vie de vos communes et localités», expliquera-t-il. Les différents messages lancés par Abdelmalek Sellal et son affirmation que «le Président est satisfait du travail effectué par le gouvernement» démontrent que de nouvelles orientations socioéconomiques vont être mises en place à la rentrée sociale. Ces orientations différeront certainement des demandes et autres «exigences» qu'expriment çà et là la société civile, les partenaires sociaux et les partis de la majorité. A. E.
L'Algérie saura faire face à toute tentative visant sa stabilité et sa sécurité L'Algérie saura faire face à toute tentative visant à porter atteinte à sa stabilité et sa sécurité et défendre ses citoyens, a affirmé jeudi à Jijel le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Le Gouvernement algérien «est sur la bonne voie et demeure très vigilant (quant à tout ce qui pourrait attenter à la sécurité des citoyens), d'autant que l'Algérie est entourée de pays en situation de crise», a souligné le Premier ministre lors d'une rencontre avec les représentants de la société civile, au terme de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Jijel. L'Algérie «possède les moyens et les potentialités à même d'assurer sa défense», a poursuivi M. Sellal, rappelant que «des puissances l'ont sollicitée pour peser de tout son poids en tant que force régionale (...), mais nous ne cherchons pas le leadership et nous préférons jouer un rôle d'apaisement et non d'embrasement». Il a indiqué, dans ce contexte, que les Algériens «apprécient à sa juste valeur la stabilité, notamment après avoir vécu une décennie pleine de difficultés qui ont failli entamer l'existence même du peuple et de l'Etat algériens et c'est pourquoi ils sont aujourd'hui capables de prendre les choses en main». «Nous n'avons de leçons à recevoir de personne», a-t-il martelé. L'Algérie «connaît, aujourd'hui, une conjoncture très favorable et une stabilité dans divers domaines, en dépit de certains problèmes qui suscitent, par moment, l'indignation des citoyens, ce qui est tout à fait légitime», a conclu le Premier ministre soulignant que le gouvernement algérien «est au service des citoyens».