Alors que le ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub, a affirmé mercredi dernier que le processus d'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) suit son cours, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, imputant le retard aux questions sans cesse croissantes de certains pays membres, a reconnu jeudi dernier à partir de Tunis la complexité de ce processus. Pour lui, l'adhésion de l'Algérie à l'OMC «n'est pas facile», en raison de la «confrontation d'intérêts» des pays membres. Il a toutefois assuré que l'adhésion à l'OMC n'est «pas contradictoire» avec les accords bilatéraux de l'Algérie avec d'autres pays ou avec les zones de libre-échange régionales. Car, faut-il le rappeler, l'Algérie est en négociations avec plusieurs pays pour la libéralisation du commerce. C'est le cas à titre illustratif avec la Tunisie. Le fait de «progresser avec nos frères tunisiens ou le fait d'être, dans quelques semaines, partie prenante dans la zone de libre-échange de la zone arabe, n'est pas du tout contradictoire avec les négociations que nous menons pour adhérer à l'OMC», a d'ailleurs noté le Premier ministre, rappelant le soutien de la Tunisie et des pays arabes dans le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC. L'Algérie est sortie sans résultat du dernier round de négociations tenu en juin dernier. Les pays membres sont conviés à une réunion du 13 au 15 décembre prochain à Genève, selon les informations rapportées par les agences. L'objectif de cette réunion est de trouver une issue aux négociations sur le cycle de Doha. Dans le cadre de la préparation de cette rencontre, le directeur de l'OMC, M. Pascal Lamy, envisage de convoquer «deux jours avant la réunion ministérielle, soit les 11 et 12 décembre, un groupe plus restreint de sept membres de l'OMC» auquel s'ajouteront peut-être trois à huit autres membres considérés comme représentatifs dans les négociations. A titre de rappel, les négociations de Doha, entamées en 2001 et qui devaient être clôturées en 2004, piétinent depuis sept ans, et l'accord attendu l'été dernier n'a finalement pas eu lieu. D'où la multiplication, ces dernières semaines, des discussions au sein de l'OMC et la convocation de la réunion du 13 décembre, laquelle intervient dans un contexte particulier marqué par la crise financière et la menace de récession à travers les pays membres de cette organisation. La crise est en fait un facteur de plus venu changer les donnes de cette réunion qui risque d'échouer au même titre que les précédentes. S. I.