Le bruit des bottes reprend aux portes de la Syrie. A chaque fois que l'armée syrienne repousse les rebelles dans leurs derniers retranchements et à chaque fois que ces derniers se retrouvent en difficulté militaire, l'opposition et l'Occident jouent de concert la symphonie des armes chimiques comme une menace récurrente. Aujourd'hui, l'Occident ne trouve que le mensonge et la propagande éhontée pour justifier une agression contre un pays déjà exsangue. Les forces du mal ne sont motivées ni par les souffrances des peuples, ni par la liberté, ni par les droits de l'Homme. Chaque guerre engagée par l'Occident est sous-tendue par ses intérêts économiques et géostratégiques. La démocratie, la liberté, les droits de l'Homme ne sont qu'un cheval de Troie pour instaurer dans les pays visés des régimes à la solde de l'Occident comme ce fut le cas pendant le pillage du tiers monde, la colonisation et les régimes compradores au lendemain des indépendances en Afrique, en Amérique latine et en Asie. Ce qui se passe en Tunisie, en Egypte, en Libye et au Yémen est assez éloquent sur les objectifs stratégiques de l'Occident. Au lieu de la démocratie, de la liberté et du développement économique, ces pays ont reculé sur tous les plans, notamment en matière de stabilité politique et de sécurité. Ce nouveau désordre mondial est le résultat de ce monde unipolaire où l'Occident se croit investi de tous les pouvoir pour reconfigurer les différentes régions du globe à sa guise et en fonction de ses intérêts. Le plus étrange dans le cas particulier de la Syrie, c'est cette jonction d'intérêts entre l'Occident et Al-Qaïda. Cette dernière ne cesse de claironner qu'elle combat les Etats-Unis et l'Europe mais, dans les faits, cette internationale terroriste sert l'Occident d'autant plus que la Syrie, qu'Ennosra détruit, est le seul bastion de résistance face à Israël et au plan hégémonique de l'Occident au Moyen-Orient. Au plan tactique, le régime syrien n'a aucun intérêt à utiliser les armes chimiques d'autant plus qu'il gagne du terrain avec les moyens conventionnels. S'il n'a pas répondu aux agressions israéliennes qui visaient à le provoquer pour justifier une intervention étrangère, pourquoi donnerait-il un argument à ceux qui l'attendent au tournant ? A moins que l'Occident pense sérieusement que le régime syrien est imbécile et que l'opinion internationale allait avaler ses couleuvres. Le mensonge qui a justifié l'agression contre l'Irak est consommé. A ce propos justement, la Russie a mis en garde hier les Occidentaux, qui appellent au recours à la force contre le régime syrien de Bachar al-Assad, contre une répétition de «l'aventure» en Irak. «Tout cela ne peut que nous rappeler les événements d'il y a dix ans, quand, en prenant pour prétexte des informations mensongères sur la présence en Irak d'armes de destruction massive, les Etats-Unis, en contournant l'ONU, se sont lancés dans une aventure, dont tout le monde connaît maintenant les conséquences», a déclaré le porte-parole de la diplomatie russe Alexandre Loukachevitch, cité dans le communiqué. Loukachevitch a par ailleurs accusé les Occidentaux d'ignorer «une multitude de faits montrant que cette action était une provocation de l'opposition radicale», et accusé Paris et Londres d'avoir bloqué l'envoi d'une mission en Syrie pour enquêter sur l'usage d'armes chimiques, selon elle, par les rebelles syriens, le 19 mars près d'Alep. L'Occident, et ce n'est un secret pour personne, ne réagit et n'agit que là où ses intérêts et les intérêts d'Israël sont en jeu. Quant à la Ligue arabe, elle a prouvé à maintes reprises qu'elle est le valet de l'Occident. A. G.